Les auteurs de dégradations répétées d'une tombe d'un bébé ont été identifiés par les gendarmes : ce sont de très jeunes mineurs de la commune. Convoqués en gendarmerie, ils seront bientôt reçus en mairie. Le maire aura à charge de réunir les familles pour des explications et des excuses, étape incontournable pour que la paix revienne dans la commune et les foyers.
Le Maire de la commune de Saint-Léger-les-Vignes, Patrick Grolier, a été informé, ce lundi 20 décembre après-midi, par la Gendarmerie que les auteurs des dégradations sur la tombe de la jeune Rose, dans le cimetière communal, avaient été identifiés et convoqués cet après-midi en gendarmerie.
Aucune identité n’a été révélée car il s’agit de jeunes mineurs, voire très jeunes mineurs dont l’âge serait environ 10-11 ans. Leurs familles ont bien sûr été averties et convoquées. Ces jeunes sont tous de la commune et le maire a pu nous assurer que ni ces jeunes ni leurs familles ne posaient de problème jusqu’alors.
Il semblerait qu’ étant située tout près de l’entrée et ornée de plusieurs objets de petite taille (bougies, anges, cœurs…), la tombe de Rose ait attiré l’attention de ces enfants qui n’ont à aucun moment mesuré la portée de leurs actes et pourtant placé une famille dans une douleur indescriptible.
Après avoir été entendus par les gendarmes, les jeunes enfants et leurs familles seront reçus mardi par le maire de Saint-Léger-les-Vignes pour une exposition des faits et des responsabilités afin que la paix revienne dans la commune. Ce retour au calme ne peut que passer par des excuses et une rencontre entre les auteurs, leurs parents et leurs victimes.
La gendarmerie de Bouaye qui avait reçu les deux plaintes des parents de Rose et la compagnie de gendarmerie de Rezé ont mené une enquête discrète mais efficace qui leur a permis d’appeler les parents de Rose en fin de journée pour leur annoncer la fin de leur cauchemar.
Le rappel des faits
Le 28 octobre 2021, Rose est née mais n'a pas survécu. Un deuil immense a envahi ses parents et toute sa famille.
Le bébé a été inhumé au cimetière de Saint-Léger-les-Vignes, commune de 1 800 habitants située au sud-ouest de Nantes.
En attente d'une pierre tombale, différents objets avaient été déposés par la famille évoquant l'amour porté à Rose par ses parents et ses proches. Des objets comme on en voit dans le carré des enfants dans les cimetières et qui incarnent l'innocence et le souvenir déchirant du chérubin parti trop tôt.
La double peine
Mais lors d'une visite à Rose au cimetière de Saint-Léger-les-Vignes, sa maman constate le 29 novembre, soit un mois après le décès et l'inhumation, que des objets ont été volés sur sa tombe. Un ange, pourtant soudé, a été arraché, une bougie en forme de coeur a été volée.
Melody, la maman, décide de porter plainte à la gendarmerie de Bouaye. Les gendarmes enregistrent la plainte, indiquant juste à la maman qu'aucun autre acte de ce type n'a été porté à leur connaissance, dans cette commune.
Récidive
Le 16 décembre, la tombe de Rose a fait l'objet d'un autre acte de vandalisme. Une rose en plastique blanc a été volée. Tous les anges déposés à sa mémoire ont été pris et jetés contre le mur, la maman les retrouve en 1 000 morceaux, sa peine est à nouveau démultipliée, entre le vide incommensurable laissé par la mort du bébé qu'elle a porté et l'insulte faite à sa mémoire.
Une seconde plainte pour dégradation de tombe a été déposée auprès de la gendarmerie le 17 décembre au matin. La Compagnie de gendarmerie de Rezé, contactée par téléphone en début d'après-midi, nous l'a confirmé, avant d'ajouter qu'à ce jour, ces faits demeurent isolés dans le département.
Depuis la seconde plainte
Les cris de douleurs ont eu raison de sa voix, Melody est aujourd'hui sous traitement pour trouver un minimum de sommeil. Mais elle est également décidée à se battre. Sans doute contre la bêtise et l'inconscience de certains.
L'enquête en cours a fini par déterminer qui s'attaque à la tombe de Rose à répétition et persécute une famille en deuil qui ne se connait pas d'ennemi. Tout au plus, le fait que la tombe se situe du côté de l'entrée du cimetière peut laisser à penser que les auteurs ont ciblé une sépulture proche de la sortie.
Le partage en réseau
Depuis, Melody a rencontré d'autres mamans en deuil, sur les réseaux sociaux. Elle a constaté que ces dégradations sur la tombe d'un enfant n'étaient pas isolées et faisaient plusieurs victimes en France.
Est-ce que ces objets spécialement dédiés à la mémoire d'un enfant attirent certains voleurs ? Certains rôdeurs au goût douteux ? Ou est-il question de bêtise et d'inconscience ?
Une seule certitude : ces actes imposent une double peine aux familles déjà en détresse suite à la perte de leur enfant et accentuent la douleur et l'incompréhension jusqu'au sentiment de persécution quand il y a répétition.
Les plaintes répétées en gendarmerie et l'émotion suscitée par ces actes répréhensibles sont parvenues à faire cesser ces agressions, à identifier les auteurs. Reste à déterminer la conduite à tenir vis à vis d'enfants de 10-11 ans qui n'ont pas eu du tout la même lecture que celle des adultes, dans le cimetière où se trouve la tombe de Rose.
A Saint-Léger-les-Vignes, cette famille endeuillée a reçu ce jour un appel des gendarmes leur annonçant l'identification des auteurs.
Cette famille demande juste que la paix et le respect autour de la tombe de Rose reviennent afin de pouvoir faire enfin son deuil.