Jugés et condamnés en mars 2022 pour l'agression violente de deux jeunes le soir de l'élection présidentielle, les quatre militants d'extrême droite sont rejugés en appel à Vannes (Morbihan). Le verdict est tombé en début de soirée : le principal accusé, Joyce Burkart, est condamné à 10 ans d'emprisonnement, au lieu de huit en première instance.
Très attendu, le verdict du procès en appel des quatre agresseurs des deux jeunes Nantais est tombé ce vendredi 22 septembre en fin de journée. Le procès avait débuté le 18 septembre à Vannes en Bretagne.
Joyce Burkart voit sa peine alourdie, il est condamné à dix ans de prison dont trois ans avec sursis. François-Mamès Cosseron de Villenoisy est lui condamné à six ans de prison ferme.
Les deux autres coaccusés, condamnés à du sursis en première instance, n'ont pas vu leurs peines aggravées. La défense dispose d'un délai de cinq jours pour former un éventuel pourvoi en cassation.
"Cela fait sept ans qu’on attend. On est soulagé, on va essayer de tourner la page, même si c’est compliqué", a réagi Steven Dardenne, l'une des deux victimes, à l'issue du procès. "C'est un sentiment de victoire", ajoute Erwan David.
Une agression extrêmement violente
Le 7 mai 2017, le soir du second tour de l'élection présidentielle, Steven Dardenne et Erwan David, alors âgés de 16 et 18 ans, étaient violemment agressés à coup de pied et de bouteilles en verre au niveau de la station de tramway du Chaffault à Nantes. Les cinq agresseurs, âgés à l'époque des faits de 18 à 27 ans, sont des sympathisants du GUD, un syndicat étudiant d'extrême droite.
La violence de l'agression est telle que l'une des deux victimes, Erwan David, gardera des séquelles à vie.
Jugés en mars 2022 par la cour d'assise de Loire-Atlantique, deux des cinq agresseurs ont été condamnés à de la prison ferme et reconnus coupables de violences ayant entraîné une infirmité permanente, en réunion, avec arme et préméditation. Joyce Burkart, 32 ans, récidiviste, a écopé de huit ans d’emprisonnement, tandis que François-Mamès Cosseron de Villenoisy, 23 ans, a été sanctionné de six ans de prison.
Les deux autres, âgés de 23 et 24 ans en 2022, ont écopé de trois ans de prison avec sursis probatoire et interdiction d'entrer en contact avec les protagonistes de l'affaire. Le cinquième agresseur était décédé au cours de l'instruction en 2020.
Joyce Burkart avait fait appel de l'arrêt de la cour d'assise et le parquet avait par la suite formé un appel pour les quatre mis en cause.