Après deux saisons qui ont convaincu son public, Random demeure inachevée. Dans un contexte difficile, la websérie nantaise recherche des soutiens pour réaliser les prochains épisodes et dénouer l'intrigue.
Arrêtée depuis 2018, c'est un tweet de Netflix qui a redonné à la série nantaise Random un coup de projecteur, lors d'une opération pour mettre en lumière des créations audiovisuelles.
On commence avec @RANDOMlaserie, une web-série en huis clos créée par @tlsnhe et Rémi Noëll. L'histoire : Suite à un évènement paranormal, 6 individus ne peuvent pas sortir de leur appartement. 24 épisodes d'une dizaine de minutes sont dispos ici : https://t.co/AqhaWXDbnC
— Netflix France (@NetflixFR) March 2, 2021
Random, c'est l'histoire de personnages ordinaires confrontés à des événement surnaturels. Au lendemain d'une soirée arrosée, le réveil est difficile pour les six personnages de la série. Ils se retrouvent en proie à des phénomènes paranormaux qui leur échappent : duplication d'eux-mêmes, failles spacio temporelles... Effrayant. La série est accessible gratuitement sur internet.
Des débuts avec peu de moyens mais beaucoup de volonté
Cette histoire a été imaginée par deux amis nantais, passionnés de séries : Rémi Noëll et Sullivan le Corvic. Ils décident de se lancer, en mobilisant toute une équipe bénévole, peu de moyens mais beaucoup de volonté.
Pas de studio de tournage : le huis clos de la première saison a été tourné dans un appartement occupé par des amis du réalisateur. "Au niveau du son ce n'était pas évident car on était en dessous du couloir aérien", se souvient Énora Marcelli, amusée. Autre obstacle : des voisins mélomanes.
"Au premier étage il y avait une personne qui prenait des cours de piano, on a dû refaire des prises car on entendait des mélodies."
Malgré tous les obstacles qu'elle rencontre, la série séduit. Elle raffle six prix à l'international, obtient des financements de la ville de Nantes et de la région, et a signé des contrats de diffusion avec trois plateformes de vidéo à la demande : wat.tv, Xtra et MyTf1. Avec des moyens plus importants, la série gagne en qualité technique et se professionalise.
Une intrigue basée à Nantes
Lors de la deuxième saison, les personnages sortent de l'appartement dans lequel ils étaient confiné malgré eux. C'est l'occasion de tourner dans différents lieux de Nantes. "Nous étions fiers de pouvoir montrer les extérieurs, la ville où est né le projet : on a pu filmer le château, certaines rues qu'on aime beaucoup", se réjouit Rémi Noëll, le co-réalisateur de la série, avec Sullivan le Corvic.
Mais depuis le dernier épisode de la saison 2 diffusé en 2018, la série est à l'arrêt. "Il y a un goût de trop peu car on a des difficultés à retrouver des financements pour finir la série. Ça nous tient à coeur de finir ce projet " affirme Lola Coipeau, actrice qui interprète le rôle de Jeanne.
Les deux prochaines saisons sont écrites. Prochaine étape : trouver des diffuseurs. "Le but c'est de réussir à rentrer en production dans un contexte très compliqué économiquement avec la pandémie qu'on traverse", explique t-il.
Un format difficile à maintenir
Le modèle de la websérie, des épisodes courts et disponibles gratuitement sur internet, est une difficulté de plus pour le réalisateur "ce format a eu le vent en poupe et intéressait beaucoup les diffuseurs, maintenant, ça les intéresse apparemment beaucoup moins".
Économiquement, l'équilibre est plus difficile à atteindre. "Si vous mettez à disposition gratuitement un programme c'est compliqué qu'une plateforme l'achète pour le rendre accessible de façon payante", regrette t-il. Pour la prochaine saison, pas question de lésiner sur la qualité. Ils doivent obtenir assez de financements pour au moins maintenir le niveau technique de la saison 2.
Les actrices sont prêtes à signer pour des épisodes supplémentaires. Elles aussi sont dans l'attente de connaître la suite, de découvrir le devenir des personnages qu'elles ont incarrnés. Elles ont malgré tout réussi à soutirer aux auteurs quelques informations, "des bribes de pistes de ce vers quoi ça devrait tendre", s'amuse Lola Coipeau.
"On reste animées de savoir ce qu'il va nous arriver, ça peut servir le jeu et l'envie qu'on a d'y aller", positive Énora Marcelli. Les spectateurs, eux, resteront dans le suspens jusqu'à une date encore indéterminée.