La Macronie se réveille ce lundi matin 1ᵉʳ juillet avec une sacrée gueule de bois. En Pays de la Loire, malgré les consignes de désistement du Premier ministre Gabriel Attal certains annoncent se maintenir. Des triangulaires risquées qui au final feront le jeu du RN.
Elle est arrivée en 3ᵉ position dans la circonscription de Loire-Atlantique. Audrey Dufeu, se désistera-t-elle ? Non, la candidate de la majorité présidentielle se maintient.
Dans le bassin nazairien, terre ouvrière d'ordinaire ancrée à gauche, Matthias Tavel pour le NFP est arrivé en tête devant Gauthier Bouchet, patron du RN 44. Une percée attendue de l'extrême droite sur ce territoire ouvrier.
"Ni le RN, ni LFI"
Pas de quoi inquiéter Audrey Dufeu qui refuse de se désister au profit de la gauche.
"J'ai face à moi un candidat Nouveau front populaire insoumis et un candidat Rassemblement national. Mon territoire, je le connais, je l'aime depuis des années. J'ai été députée pendant 5 ans. J'ai grandi ici sur cette circonscription", rappelle la candidate ensemble.
Je me refuse à laisser la circonscription à un candidat Rassemblement national ou à un candidat France insoumise
Audrey DufeuCandidate Ensemble 8e circonscription de Loire-Atlantique
"Je ne souhaite pas le chaos ni la casse économique de mon territoire, que cela soit par le démantèlement des EMR ou encore par le programme du Front populaire qui mettrait en déséquilibre total notre système de solidarité. Je crois à cette force des démocrates", ajoute Audrey Dufeu.
"J'appelle Xavier Perrin et Florence Beuvelet, le centre-gauche, la droite nazairienne à me rejoindre."
Un choix risqué qui pourrait amener à faire élire pour la première fois un candidat d'extrême droite.
"Non, très sincèrement, je crois que les résultats n'étaient pas consolidés lorsque l'appel de Xavier Perrin et David Samzun s'est fait derrière le candidat Tavel. Ce sont des hommes de gauche, ils ne l'ont jamais caché. Mais je crois, très sincèrement, qu'ils sont comme moi modérés", concluait dimanche soir Audrey Dufeu.
Dans la 6ᵉ circonscription de Loire-Atlantique, Jean-Claude Raux député sortant NFP est arrivé en tête, mais dans ce territoire rural, le RN rafle 32, 85 %. Alain Hunault Divers droite 3ᵉ, se maintient, enclenchant ainsi une triangulaire incertaine.
"L'alliance de la gauche, c'est l'insécurité et le désordre"
Dans la 5ᵉ circonscription de Loire-Atlantique (Nantes, La Chapelle-sur-Erdre, Nort-sur-Erdre), où ne se présentaient que quatre candidats, difficile de se projeter sur les résultats du second tour.
Sarah El Haïry, députée Modem facilement élue en 2017 puis en 2022, a résisté, en obtenant 36,33 % des voix. Soit un peu moins qu’en 2022, où elle avait obtenu au premier tour 37,45 %, des voix, face à la candidate LFI Sabine Lalande, investie par la Nupes.
Celle qui incarne la politique macroniste, ministre déléguée en charge de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, se retrouve en deuxième position, à un millier de voix derrière le candidat du Nouveau Front populaire, le maire socialiste de La Chapelle-sur-Erdre, Fabrice Roussel.
On nous promettait une déculottée. La réalité, c'est que la dynamique, elle est de notre côté. Nous avons repris un élan, un élan réel lié à l'ancrage, à l'expérience, bien sûr, mais pas que.
Sarah El HaïriCandidate Modem, 5e circonscription de Loire-Atlantique
"Aujourd'hui, la bataille, elle sera face à l'extrême-gauche et à ses alliés, bien sûr, parce que monsieur Roussel, pour ses 1 000 petites voix, eh bien, il se trouve qu'il s'est allié avec Jean-Luc Mélenchon, avec le NPA de Philippe Poutou, et donc a perdu tout honneur dans cette bataille", tacle la ministre.
Bruno Combi, qui est le candidat ciottiste allié au Rassemblement national, se maintient avec 24,79 % des voix. Quid des voix de ces électeurs qui pourraient aussi faire la différence ?
"Je dis surtout que le risque aujourd'hui de voir l'alternative d'extrême-droite face au front populaire est évacué. Plus que jamais, nous avons besoin de résister au front populaire qui appelle au désarmement de la police, à la ruine économique et, finalement, à bloquer les amis de Jean-Luc Mélenchon, qui rappelle juste que l'antisémitisme est résiduel dans notre pays", répond Sarah El Haïri.
On sait ce que donne l'alliance de la gauche sur Nantes et sur Nantes-Métropole. C'est l'insécurité et le désordre
Sarah El HaïriCandidate Modem, 5e circonscription de Loire-Atlantique
"Face à ça, moi, j'appelle l'ensemble des démocrates et des républicains, qu'ils ne veulent pas voir l'extrême-gauche prendre le pouvoir dans notre département, eh bien à me rejoindre, à voter et à continuer cette dynamique", conclut-elle.
"Je refuse toute compromission"
Dans la 2ᵉ circonscription de Loire-Atlantique, Mounir Belhamiti, le candidat Ensemble, ne totalise que 37 % des voix, 6 points derrière le candidat de l'Union de la gauche Karim Benbrahim (43 %). "Plus que jamais, je refuse clairement toute compromission avec les extrêmes. Je récuse les outrances et les facilités d'un projet, celui du Nouveau front populaire qui représente un risque considérable sur les plans économiques et financiers", écrit-il sur le réseau X.
Ma réaction aux résultats du premier tour des élections #legislatives2024 #Nantes #Orvault #Sautron ⤵️ pic.twitter.com/JlFZbejhOu
— Mounir Belhamiti (@MounirBelhamiti) June 30, 2024
Faire barrage oui, mais pas systématiquement, pas face à des candidats étiquetés LFI. La macronie se réveille avec une sacrée gueule de bois, mais pour ne pas perdre la face, tente de garder un semblant de cap. Le ni ni martelé depuis le début de la campagne est, au lendemain de ce 1ᵉʳ tour, toujours d'actualité au risque de faire basculer des circonscriptions dans l'escarcelle de l'extrême droite.