A Saint-Herblain près de Nantes, les migrants sont toujours dans le gymnase Jeanne Bernard

Le jugement enjoignait l'Etat à reloger les 603 migrants qui avaient trouvé refuge dans le gymnase Jeanne Bernard à Saint-Herblain dans l'agglomération nantaise. Une mesure qui devait être appliquée au plus tard pour le 31 décembre. Près de 400 sont toujours sur place.

Dans l'avenue de la Baraudière à Saint-Herblain, les abords du gymnase Jeanne Bernard sont toujours encombrés de quelques cabanes de fortunes.

A la préfecture on explique que : "Les dernières cabanes seront démolies début janvier en raison de l'indisponibilité actuelle des entreprises."
 

Encore 209 personnes sur place

Un jugement du tribunal admnistratif de Nantes avait enjoint l'Etat à vider les lieux et à reloger les occupants dans un délai de trois mois. C'était le 30 septembre dernier. Trois mois plus tard, sur les 603 personnes recensées qui avaient trouvé refuge dans le gymnase, 394 ont été relogées. Il en reste donc officiellement 209.
 

Difficile de vérifier ce chiffre, des agents de sécurité gardent l'entrée du gymnase pour éviter l'arrivée de nouveaux migrants et l'association France Horizon qui gère les lieux ne souhaite pas répondre aux questions de la presse.

On est donc loin d'avoir rempli cette mission de reloger la totalité des 603 migrants recensés en septembre.
 

"Nous avons procédé à la mise en sécurité..."

"Beaucoup de choses se sont passées explique pourtant Baptiste Mandart, sous-préfet de Loire-Atlantique. On avait plusieurs centaines de personnes qui résidaient sur ce site dans des conditons qui n'étaient pas dignes. L'Etat a procédé à l'identification de la totalité des personnes résidant à l'intérieur et aux abords du site. Nous avons procédé aussi à la mise en sécurité du site, à l'installation de sanitaires et de condtions de vie qui se sont améliorées. Et depuis le mois d'octobre, nous procédons à la réorientation progressive des occupants de ce site vers un hébergement en égion et sur l'ensemble du territoire national."
 

Selon Baptiste Mandart, il n'y a plus personne qui dort à l'extérieur du bâtiment. Mais concernant l'obligation de reloger la totalité des personnes présentes, on botte en touche et on préfère rappeler que plus personne ne dort dehors sur ce site. On incrimine aussi la période de grève qui a semble-t-il posé des problèmes en terme de transport.

A la préfecture, on veut aussi faire valoir que "les conditions de vie ont été grandement améliorées, installation de sanitaires, de douches, d'une cuisine, de points d'accès à l'eau potable."

Un constat que nuance l'association "L'autre cantine" qui livre des repas chaque jour sur place.

"Ce que l'on en sait, explique Christophe Jouin cofondateur de l'autre cantine, c'est ce que nous racontent ceux qui vivent à l'intérieur, les associations n'ont plus le droit de rentrer. Il y a toujours des gens qui dorment sur le sol, et dehors dans des campements autour du gymnase. Il y a eu quelques aménagements de fait mais qui n'ont pas fonctionné longtemps faute de maintenance. Ce n'est pas fait pour être pérenne, pour servir à plusieurs centaines de personnes pendant plusieurs semaines. On est revenu au même niveau qu'il y a trois mois."

"Les habitants nous rapportent des incendies de tentes témoigne Christophe Jouin. Ils ne sont pas en sécurité dans le gymnase."

Les associations et les collectifs envisagent de solliciter à nouveau le tribunal administratif pour refaire condamner la préfecture à fournir un hébergement digne le plus rapidement possible.

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