Plus d'un tiers des salariés est menacé par un plan social à Mécachrome Atlantique, constructeur de pièces aéronautiques pour le groupe Airbus notamment. Une mobilisation a permis d'obtenir de meilleures conditions de départ, une négociation jugée satisfaisante par les grévistes.
"La mobilisation de débrayage a fait bouger les choses !" Près de la moitié des salariés ont manifesté ce jeudi 6 mai devant l'usine de Mécachrome Atlantique, une mobilisation organisée sur l'ensemble de la journée pour protester contre le plan social décidé par l'entreprise. Les manifestants ont obtenu de la part de la direction de meilleures conditions de départ, "un point important dans le cadre du protocole de sortie de grève".
Au total, 61 suppressions de postes ont été annoncées à partir de juin 2021 pour la filiale nantaise qui compte 147 salariés, plus d'un tiers d'entre eux sont donc concernés par ce plan social. Avec les négociations conclues aujourd'hui, les salariés renoncent à la grève illimitée qu'ils envisageaient.
Un secteur aéronautique en crise
Avec la crise de la Covid-19, le secteur aéronautique connaît un bouleversement considérable, en particulier avec la baisse du trafic aérien. Selon l’Association internationale du transport aérien, le trafic aérien ne devrait retrouver cette année qu’à peine 43% de son niveau par rapport à 2019.
Dans une interview accordée au Maine Libre en juin 2020, le PDG de Mécachrome a affirmé que le chiffre d'affaire de son entreprise a été divisé par deux au début de la crise sanitaire, et qu'il est difficile de faire face aux charges, même avec le chômage partiel.
Un argument qui n'est pourtant pas entendu par le délégué syndical CFDT Badre Khadraoui : "On dépend d’Airbus, [...] et en réalité il n’y a eu aucune annulation de commandes, elles sont toujours là, elles ont juste été reportées. En fait l’ensemble de l’aéronautique profite de cette crise pour déclencher des aides de l’Etat et restructurer son groupe. Donc nous on fait partie de cette restructuration qui est déguisée sous l’annonce d’un plan social par rapport à la crise sanitaire."
Ce syndicaliste considère que la situation dans l'aviation n'est pas la plus déplorable, par rapport aux restaurateurs notamment. "Ce plan social n'est pas justifié [...]. Il y a un carnet de commande de la part d’Airbus qui garantie du boulot pendant 7 ans ; Airbus l’a juste ralenti. Avec la crise on dit que les avions ne volent plus trop, on n’a plus trop de boulot... Mais les avions sont déjà vendus ! Il ne nous reste plus qu’à les construire."