Sécurité. La municipalité de Nantes annonce des chiffres en baisse et le départ de Pascal Bolo, l'adjoint à la sécurité

Petit tremblement de terre à l’échelle nantaise : Pascal Bolo n’est plus adjoint à la sécurité. Il reste aux finances. Une annonce en conférence de presse qui a presque éclipsé l’autre info du jour : la baisse des chiffres de la délinquance à Nantes, de 11% en un an tous faits confondus

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Quand on est un des adjoints les plus emblématiques d’une municipalité, on sait que son départ de la délégation, qualifiée de priorité par la maire, va faire des vagues. Cela n’a pas manqué au cours de la conférence de presse qui s’est tenue ce jeudi après-midi.

"Obsolescence programmée"

"C’est une décision conjointe" affirment les deux élus. Mais derrière les sourires, les remerciements, difficile de ne pas voir un aboutissement de leurs divergences qui se sont étalées sur la place publique ces derniers mois.

Notamment sur les Sénatoriales. "Rien à voir" jurent l’un et l’autre, avec un sourire en coin, "la décision était prise avant". On n’est pas obligés de les croire… Avant quoi d’ailleurs ? Avant le camouflet infligé à Pascal Bolo, qui s’était porté candidat pour mener une liste de Gauche socialiste pour la Loire-Atlantique aux Sénatoriales… Offre refusée et humiliation cinglante pour l’élu, qui depuis n’a cessé de tacler la liste soutenue par la maire de Nantes.

"Je ne suis pas le plus proche collaborateur de Johanna Roland, c’est Bassem Asseh, 1er adjoint (NDLR : qui prend la délégation de la sécurité), c’est donc normal à mi-mandat qu’il reprenne cette responsabilité de la sécurité" affirme Pascal Bolo. "Et j’ai aujourd’hui la lucidité des signaux de mon obsolescence programmée"… Formule ciselée et préparée que chacun peut interpréter entre les lignes.

Un timing étudié

Cette annonce intervient quelques jours après les Sénatoriales. Ce n’est pas un hasard, même si ni l’un ni l’autre n’ont commenté les résultats dans le département.

Un quasi non–évènement donc pour la maire de Nantes qui assène que "la sécurité c’est un sujet sérieux. Plus que les sénatoriales". Avant de reprendre et de préciser " je veux dire que personne ne me parle à Nantes de ces élections contrairement à la sécurité" . Elles ont pourtant d’ores et déjà laissé des traces dans la majorité municipale.

Un timing étudié donc, mais qui a de quoi surprendre. Car il éclipse presque une autre annonce pourtant majeure : la délinquance est en baisse à Nantes. C’était déjà le cas l’an dernier. Et les derniers chiffres vont dans le même sens. Fait notable : pour la 1ère fois, ce n’est pas la Préfecture, qui est à la source de ces chiffres, qui les communique. C’est Johanna Rolland, avec l’accord du représentant local de l’Etat.

Ils montrent donc une baisse globale de la délinquance sur la ville, de -11% tous faits confondus entre les 1ers mois de l’année 2022 et la même période de 2023.

Le détail de ces chiffres

  • 5,5% atteintes à l’intégrité des personnes
  • 14% vols avec violence
  • 24% vols dans les transports en commun
  • 15,5% atteintes aux biens

163 policiers municipaux sont désormais employés par la ville et les 250 caméras de vidéoprotection, promises pour fin 2026, sont d’ores et déjà toutes installées. 26 agents forment la police municipale des transports, 8 sont en cours de recrutement.

Mais Johanna Rolland le sait : quels que soient les chiffres, les statistiques, le sentiment d’insécurité demeure. "Je sais qu’il suffira d’une actualité dramatique pour que ces résultats puissent sembler évaporés. On n’est pas au bout du chemin".

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