Pendant sept semaines, Darcey, une Irlandaise de 16 ans, est accueillie dans la famille Chantreau, à Port-Saint-Père, en Loire-Atlantique. Une expérience enrichissante pour tous, grâce à l'association CEI Voyage, qui organise ainsi des échanges linguistiques pour des lycéens de plusieurs pays.
Au mur de la salle de séjour, un calendrier avec les sept semaines de séjour de Darcey où sont mentionnées les sorties que la famille Chantreau lui a prévues. Camping, le parc du Puy du Fou, un concert de folk irlandais, un match de football à la Beaujoire (Darcey a même eu droit à une dédicace du speaker lors du match Nantes-Lille), un spectacle de patinage artistique sur patins à roulettes, un match de rink-hockey (activités pratiquées par Alwenna, l'une des filles Chantreau).
Des séjours linguistiques destinés aux lycéens
Darcey MacGabhann est arrivée de Dublin le 18 avril. La lycéenne irlandaise de 16 ans est accueillie dans cette famille de Port-Saint-Père, au sud-ouest de Nantes, pour sept semaines.
Le contact s'est fait via CEI Voyage, une association née en 1947, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, dans le sillage de toutes les initiatives pour la réconciliation entre la France et l'Allemagne. Depuis, elle a élargi son catalogue à destination des jeunes de la fin du collège jusqu'à la terminale.
Les séjours vont de deux à dix mois et concernent aujourd'hui des pays comme l'Allemagne, les USA, la Nouvelle-Zélande, l'Irlande, l'Espagne, les pays scandinaves ou encore l'Irlande et l'Afrique du Sud.
5 780 € pour 11 mois
Si la famille Chantreau a été candidate pour vivre cette expérience, c'est parce que le papa, Samuel, a eu l'habitude de recevoir, avec ses propres parents, des enfants étrangers au domicile. Clara, l'ainée des trois filles de la famille Chantreau, a elle-même effectué un cours séjour linguistique Erasmus en Irlande, l'an dernier.
"L’association finance les frais de nourriture, explique Annabelle Dupé, la directrice communication de CEI Voyage. Les frais de scolarité et de cantine sont payés par la famille d’origine qui paye aussi le CEI pour l’organisation du voyage avec les familles d’accueil et les établissements scolaires." Pour un séjour de deux mois, il faut compter 2330 € (hors frais de voyage), 5780 € pour 11 mois.
On peut donc en déduire que ce sont des familles relativement aisées qui peuvent offrir un tel voyage ou qui ont pu économiser.
"J'étais un peu nerveuse"
Une condition, que le jeune pratique au moins un peu la langue de la famille d'accueil.
C'est le cas de Darcey qui suit des cours de Français dans son établissement de Dublin. Avant elle, sa sœur ainée avait connu une expérience similaire. Elle était venue à Rennes, au même âge.
"J'étais un peu nerveuse, reconnait Darcey dans un Français hésitant, mais ça se passe très bien. J’aime."
Lorsqu'elle a candidaté, l'adolescente a mis quelques conditions. Être accueillie par une famille avec des filles de plus ou moins deux ans de différence avec elle et, si possible, l’une d’elles en classe avec elle.
Mais, au final, c'est la famille d'accueil qui fait son choix parmi les candidat(e)s qui, auparavant, se sont présentés, ainsi que leur famille, dans un dossier muni de photographies.
Un projet familial
"Pour pouvoir être famille d'accueil, précise Annabelle Dupé, il faut avoir l’espace pour accueillir, une chambre seul ou avec un jeune du même âge et du même sexe. Il faut aussi pouvoir être très présent. C’est un projet familial."
Chez les Chantreau, la décision a été prise après un conciliabule qui a recueilli l'assentiment des parents, bien sûr, mais aussi des trois filles, Clara (20 ans), Alwenna (18 ans) et Louna (16 ans).
Et c'est Alwenna qui a été chargée de prendre Darcey sous son aile, dans sa classe de terminale, au lycée des Bourdonnières, à Nantes.
"Le premier contact s’est fait par WhatsApp, raconte Virginie, la maman. Puis en visio, on lui a fait une visite de la maison où elle dispose de sa chambre."
"Je préfère les classes mixtes"
Darcey tente comme elle peut de suivre les cours en terminale, deux classes au-dessus de son niveau et dans une langue qu'elle ne maîtrise pas encore. Pas facile. Mais le plus dur, dit-elle, ce sont les horaires.
En Irlande, la pause de midi est courte, mais la journée des lycéens se termine vers 15h. Darcey ne cache pas qu'elle trouve la charge quotidienne bien lourde en France. D'autant plus qu'elle doit de lever, comme Alwenna, à 6h pour prendre le bus et rejoindre son établissement nantais.
Mais elle apprécie en revanche la mixité.
"Le lycée est très différent parce qu’en Irlande, je suis dans une classe de filles, dit-elle. Je préfère les classes mixtes."
"Dans son lycée de Dublin, ajoute Virginie, ils portent un uniforme. Ici, elle est heureuse de pouvoir s'habiller comme elle veut."
Darcey a découvert le surimi. Elle n’a pas aimé.
Virginie ChantreauMaman de la famille d'accueil
Darcey a pu aider Alwenna à préparer son épreuve d’Anglais du bac. Les deux lycéennes ont aussi fait des sorties ensembles à Nantes.
"Au lycée, sourit Alwenna, Darcey parle à tout le monde. Quand elle ne comprend pas, on ralentit". Une camarade de classe, bilingue, sert aussi de traductrice si besoin.
Côté culinaire, la jeune Irlandaise reconnait aussi, dit-elle, que "la nourriture est très différente, mais j’aime" précise-t-elle.
Darcey dit apprécier sa famille d'accueil et ce séjour qui va se poursuivre jusqu'au 9 juin. En trois semaines, elle a déjà fait beaucoup de progrès en Français.
D'autres expériences à venir
Alwenna qui était d'accord pour accueillir Darcey, redoutait quand même un peu cette expérience, mais l'inquiétude a fait place à une vraie satisfaction.
D'ailleurs, au cours de cet entretien, Virginie annonce aux filles que l'association leur a proposé d'accueillir pour un cours séjour cet été, Javier, un jeune Espagnol.
Sourire franc d'Alwenna qui préfère parler Espagnol.
Quelqu'un d'autre dans la famille enrichira peut-être son langage dans cette expérience, c'est "Scalie" le perroquet dont la volière est installée dans la salle de séjour. Au meilleur endroit pour profiter des conversations.
Chaque année, CEI Voyage permet à 120 jeunes Français de partir en séjour linguistique à l'étranger et à 300 jeunes étrangers de venir en France.
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