Après dix ans de lutte pour dissimuler son alopécie, Victoria Clavier, 32 ans, a choisi de se raser la tête avec le soutien de son compagnon et de son entourage. Diagnostiquée à 20 ans, elle a aujourd’hui perdu près de deux tiers de ses cheveux malgré les différents traitements prescrits.
Depuis des années, chaque regard dans le miroir rappelait, à cette jeune nantaise, une vérité difficile à accepter "on voit que les cheveux disparaissent, que c’est de plus en plus clairsemé, il y a plein de coiffures qu’on ne peut plus faire sans dévoiler une bonne partie de son cuir chevelu", confie Victoria.
Franchir le pas
C’est grâce au soutien de son compagnon actuel que Victoria a pu franchir le pas de se raser la tête. "Il a été extrêmement ouvert sur le sujet, il a compris l’importance que ça avait pour moi. Il était plus investi que moi dans la recherche de solutions", raconte-t-elle. "Il m’a aidé à accepter que ma féminité ne se résumait pas à une coupe de cheveux" et que ses cheveux devaient être vus comme un simple accessoire.
Du changement hormonal à l'alopécie
Victoria a été diagnostiquée d’une alopécie androgénétique à l’âge de 20 ans, c’est-à-dire qu’elle produit trop de dihydrotestostérone, une hormone qui accélère la pousse et la perte du cheveu. "En plus d'une prédisposition génétique, je pense que ma maladie est arrivée suite à un changement hormonal, je prenais une pilule contraceptive pour traiter des kystes ovariens, et j’ai changé pour en prendre une autre."
Pour combattre la maladie, elle a suivi divers traitements. La jeune nantaise a notamment pris de l’Androcur, du minoxidil et de la spironolactone. Mais malgré ces traitements, la perte de cheveux était inévitable. "Quand je me suis rendu compte de la chute, à l’époque, j’avais une frange, je commençais à avoir un trou. Je trichais en faisant une raie sur le côté et en me coupant les cheveux de plus en plus court pour avoir du volume".
En pleine construction de son identité de femme, Victoria est très marquée par l’angoisse de la progression de son alopécie. "Je me disais, mais à quelle vitesse l’alopécie va progresser ? Est-ce que je serai chauve à 30 ans ? Je pense que j’ai perdu deux tiers de mes cheveux."
Une maladie qui change la perception des choses
L’alopécie est une maladie dont l’évolution varie d’une personne à l’autre. "Je ne peux pas savoir si ça va ralentir ou si je vais perdre encore beaucoup de cheveux. Il y a des femmes qui perdent aussi leurs cils et leurs sourcils, ce n’est pas mon cas." La maladie n'est pas dangereuse pour la santé, mais elle affecte la perception de soi et les interactions sociales.
Ça m'est arrivé d’avoir des réflexions en soirée d’amis qui me disaient : ah, mais t’es chauve à cet endroit ou alors quand j’avais des rajouts, on me demandait ce que c’était, à quoi ça servait.
Victoria Clavieratteinte d'une alopécie
Ces commentaires, même s’ils n’étaient pas méchants, la forçaient à se justifier constamment.
Aujourd’hui, Victoria ne regrette pas son choix "Je sais qu’il a des solutions qui existent comme se faire tatouer le cuir chevelu, mais mon idée, ce serait plutôt d’avoir une perruque. Je ne renonce pas à avoir les cheveux longs et je pourrais toujours avoir le plaisir de me les attacher."
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