Lors d’un voyage en Égypte, Jean-Paul Augereau a failli mourir à cause d’une eau contaminée. Aujourd’hui, il fabrique des fontaines capables de potabiliser n’importe quel type d’eau et qui ne nécessitent aucun entretien ni électricité. Ainsi, il fait reculer les maladies et améliore la scolarité dans le monde.
"Deux milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable". Jean-Paul Augereau rappelle systématiquement ce chiffre effrayant quand il présente son invention : la fontaine à eau potable de l’ONG Safe water cube. Une fontaine à eau potable entièrement mécanique, robuste, qui fonctionne sans électricité et ne demande aucun entretien.
Depuis 2016, 340 de ses fontaines ont été installées dans une vingtaine de pays : Haïti, Mexique, Bénin, Côte d’Ivoire, Madagascar, Inde, Cambodge… Elles permettent de potabiliser n’importe quel type d’eau, grâce à cinq étapes de filtration.
La dernière est une filtration céramique à 0,02 microns, inférieure à la taille des bactéries et des virus, ce qui permet de garantir la qualité de l’eau
Jean-Paul Augereau
Des fontaines installées dans les écoles
Par expérience, cet ingénieur de formation sait qu’il faut l’adhésion des populations avant de pouvoir installer une fontaine. C’est la raison pour laquelle il s’appuie sur les associations implantées dans les villages. "On les installe dans les écoles, car le fond de la problématique, c’est de travailler sur l’éducation des enfants. Grâce à cette eau potable, nous baissons de 85% l’absentéisme des enfants à l’école. On améliore ainsi leur scolarité".
De plus, la fontaine, qui peut alimenter près de mille personnes par jour, est accompagnée d’une pièce de théâtre sur l’importance de l’eau potable, de la santé et du lien social.
Quand les enfants rentrent chez eux, ils en parlent à leurs parents et ainsi, l’ensemble du village est informé de l’arrivée de la fontaine.
Jean-Paul Augereau
Une septicémie, un burn-out et une renaissance
Dans sa vie d’avant, Jean-Paul dirigeait des entreprises dans le domaine de l’impression textile et cuir, en France et à l’étranger. "Je passais ma vie dans les avions, travaillais jusqu’à l’épuisement et me préoccupais peu des autres" avoue celui pour qui la vie a basculé lors d’un voyage en Égypte. À l’hôtel, il s’est simplement lavé les dents avec l’eau du robinet et a contracté une septicémie.
Jean-Paul a dû subir une greffe de valve aortique. Son monde s’est écroulé. S’en est suivi un burn-out qui a duré deux an et demi. Il s’est rendu compte, avec l’aide d’une coach, que la vie qu’il s’était construit n’était pas celle dont il avait réellement envie.
“Une fontaine coûte six mille euros”
"Retrouver du sens pour moi, ça a été de dire : je suis tombé malade à cause de l’eau. Je suis en vie parce que quelqu’un m’a donné un greffon. Et bien, je vais essayer de redonner quelque chose aux autres par l’eau". Jean-Paul a ensuite passé trois années à étudier le marché, la réglementation et à créer sa première station de traitement d’eau, qui s’est rapidement avérée trop sophistiquée. Il a appris de ses erreurs jusqu’à réussir à confectionner la fontaine qu’il installe partout dans le monde aujourd’hui.
Mais l’argent reste le nerf de la guerre. "Une fontaine coûte six mille euros à produire". Plusieurs dizaines sont en attente de livraison, faute de financements. "Les besoins sont énormes" soupire Jean-Paul, qui va continuer, avec son ONG, d’aller chercher les euros nécessaires, car il sait que ses fontaines sauvent des vies et pour lui, ça n’a pas de prix.
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