L'hiver est rude pour de très nombreux étudiants, qui ont du mal à faire face financièrement. Privation alimentaire, près de 20 % d'entre eux ne mangent pas à leur faim, difficulté pour se chauffer également. Alors certains dénoncent un manque d'accompagnement des pouvoirs publics.
Des allées quasiment désertes, mais des bâtiments bien remplis.
Sur le campus de Nantes université, entre deux examens, certains profitent de la bibliothèque ou du pôle étudiant pour réviser au chaud… À défaut de pouvoir le faire chez eux.
"On a fait le choix de ne chauffer que les chambres, explique Orlane, étudiante en sociologie, parce qu'après, on n'a vraiment aucune isolation au niveau de la cuisine, donc quitte à chauffer, autant chauffer les chambres"
On reste en manteau parce que là, il fait très froid, quand il fait 10° ça va, on s'habitue.
OrlaneÉtudiante en sociologie
Se priver de chauffage, un compromis parmi d’autres pour pouvoir s’en sortir.
Par manque de place dans les résidences universitaires, beaucoup se tournent vers des locations privées plus coûteuses.
Conséquence : près d’un étudiant sur cinq dit ne pas manger à sa faim, et doit parfois sauter des repas.
La majorité vit avec un budget très limité.
"J'alterne entre les phases ou je travaille et les phases ou mes parents m'aident, raconte Matteo, étudiant en langues et cultures étrangères, tout seul, je ne suis pas en mesure de payer mon loyer, payer ma nourriture, payer mon abonnement aux transports en commun".
"Ne pas acheter de produits de marque, essayer de se restreindre sur les plaisirs, détaille Sabrina, étudiante en sociologie, du coup, essayer de se fixer un budget par mois pour les courses et ne pas le dépasser."
De multiples initiatives
Épiceries solidaires, aide à l’achat de matériel informatique, ou encore chèques énergie…
De l’université aux associations, les initiatives se multiplient pour venir en aide aux étudiants.
Touché lui aussi par la précarité énergétique, le vice-président d’Interasso Nantes dénonce un manque d’accompagnement face à une situation de plus en plus critique.
"Si les problématiques s'accentuent, à un moment, la réponse associative solidaire a quand même des limites, estime Mathis Brier, vice-président d'Interasso Nantes, en charge des affaires sociales, et c'est là où on essaie de tendre la main aux pouvoirs publics en leur disant 'ben là, il faut prendre le relais parce qu'on ne peut plus, quoi."
41 % des étudiants sont contraints de travailler en parallèle de leur cursus.
Selon la Fédération des associations générales étudiantes, la précarité est la première cause d’échec académique en France.
Le reportage de Thibault, Denis Leroy et Nathalie Saliou
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