Près de 30 fusillades ont éclaté depuis le début de l’année à Nantes. Mais cette guerre de territoire féroce ne concerne plus uniquement les quartiers sensibles des grandes villes. Partout, les saisies de drogue battent des records, les arrestations se multiplient, et les dossiers s’empilent devant les tribunaux. Alors que faire face à ce business de plus en plus florissant dans notre région ? Éléments de réponse dans dimanche en Politique le 18 juin à 11H25 France 3 Pays de la Loire.
Guerre de territoires, règlements de compte, c’est une nouvelle poussée de fièvre qui secoue en ce moment la métropole nantaise. Mais cette bataille sans fin contre les stupéfiants concerne d’autres villes de la région, parfois des villes moyennes ou même des zones rurales.
Alors la région est-elle en passe de devenir une plaque tournante de la drogue ? Et que faire face à la violence de ces trafics ?
Le point à Nantes sur ce nouveau cycle de violence, qui a conduit les autorités à montrer les muscles avec nos journalistes Céline Dupeyrat et Antoine Ropert.
Les violences et les trafics
Deux personnes ont perdu la vie, plusieurs autres ont été blessées au mois de mai à Nantes. C'est le triste bilan d'une fusillade par semaine depuis le début de l’année dans les quartiers sensibles, sur fond de trafic de drogue.
Une force spéciale habituellement en action à Marseille est donc venue en renfort, la CRS 8. Résultat : une vingtaine d'interpellations sur les 10 jours de présence.
La réponse pénale
En 2022, la police a battu un triste record des saisies de drogue en Loire-Atlantique. C'est le résultat de l'objectif fixé par Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur : harceler les points de deal.
Le trafic rapporte entre 15 000 et 20 000€ par jour. S'il n'y a pas de consommateur, il n'y a pas de dealer. La stratégie retenue par le ministère est donc "d'attaquer le problème par les deux bouts". En 2022, 1 652 amendes, d'un montant de 135€, ont été données pour consommation de stupéfiants.
Harceler les points de deal, c'est harceler les dealers et c'est aussi harceler les consommateurs
Pascal BoloAdjoint à la sécurité de la ville de Nantes
"Il y a une banalisation de la cocaïne, c'est quelque chose d'extrêmement inquiétant... Si quelqu'un veut se faire une ligne de coke, c'est son problème, mais les consommateurs doivent réfléchir au fait, que leur petite consommation récréative, ça pourrit la vie des habitants des quartiers populaires".
S'il y a des renforts policiers, la justice nantaise manque de moyens pour apporter une réponse efficace est rapide. Il faut souvent un an entre l'interpellation et le passage en justice. Le sens de la sanction disparaît avec le temps.
La prévention
En Sarthe, la gendarmerie mise sur la prévention auprès des jeunes de quartiers.
Pour toucher ces jeunes, les différents acteurs sociaux se coordonnent. Des interventions sont faites dans les collèges.
Le plus difficile à contrôler, ce sont les réseaux sociaux. Aujourd'hui, les dealers utilisent SnapChat pour entrer en contact avec de futurs consommateurs potentiels. Dès l'âge de 8 ans, un enfant peut se voir proposer des vidéos explicatives sur la consommation de stupéfiants.
Pour en débattre, Maxime Jaglin reçoit :
- Nicolas Jolibois, Directeur Départemental de la Sécurité Publique 44
- Pascal Bolo, adjoint à la sécurité à la ville de Nantes
- Olivier Maldant, commandant de gendarmerie en charge de la police judiciair en Sarthe
► Dimanche en Politique, Trafic de drogue, le nouveau far west ? C'est dimanche 18 juin à 11h25 sur France 3 Pays de la Loire.
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