À l’issue d’une enquête judiciaire ouverte en tout début d’année portant sur un point de deal emblématique nantais, une importante opération de police judiciaire a permis l’interpellation la semaine dernière de neuf individus, à Nantes et à Lille. Les enquêteurs ont saisi de l'héroïne et des armes à feu.
C'est une opération d'envergure et une enquête de plusieurs mois qui a abouti ce 19 mars. Au total 9 interpellations et des saisies importantes.
L'enquête démarre début janvier "avec les premières remontées d'informations" recueillis au 38 rue Watteau, point de deal le plus lucratif du quartier des Dervallières et de Nantes.
500 clients par jour et de 25 à 30 000 euros de chiffre d'affaires
Et les chiffres qui tombent sont sans appel. "Chaque jour, 500 clients qui défilent et de 25 à 30 000 euros de chiffre d'affaires", annonce Renaud Gaudel, procureur de la République de Nantes, ce mercredi 20 mars.
L'enquête est ouverte le 26 janvier avec la saisie d'un juge d'instruction nantais.
Les investigations ont permis d'identifier ceux qui approvisionnent les lieux stratégiques, les appartements nourrices et relais.
Renaud GaudelProcureur de la République de Nantes
L'opération permet de cibler les fournisseurs en héroïne. Ils sont Lillois et s'approvisionnent à l'étranger, probablement la filière d'Amsterdam. "Très vite plusieurs points de livraison sont identifiés entre le nord, Paris et Nantes", précise le procureur.
L'opération de police judiciaire est déclenchée en pleine nuit. Le 13 mars, à 4 heures du matin, sur 14 points simultanés.
Bilan de l'opération : plus de 12 kilogrammes d’héroïne, 17 kilogrammes de cannabis, de la cocaïne en moindre quantité, 11 armes à feu (armes de poing, kalachnikov, fusil à lunettes) et 77 000 euros en liquide, saisis. À ce jour, Les investigations se poursuivent sur commission rogatoire.
Neuf personnes interpellées, sept incarcérées
Neuf personnes sont interpellées. Deux à Lille, deux Russes âgés d'une vingtaine d'années, sept à Nantes.
Sept d'entre elles ont été déférées et incarcérées. Parmi elles, deux individus à la tête du réseau, un Nantais de 34 ans et un Ukrainien de 23 ans. "Des connaissances de celui qui se faisait appeler "le roi Watteau", tombé il y a peu, confirme le procureur de la République.
"C'est une affaire menée avec célérité", insiste Nicolas Jolibois, directeur interdépartemental de la police nationale de Nantes.
C'est toute la structure qui s'est effondrée. On a fait tomber l'étage supérieur
Nicolas JoliboisDirecteur interdépartemental de la police nationale de Nantes
"Régulièrement, des équipes de terrain harcèlent les points de deal. La filière unique de l'investigation paye", précise Nicolas Jolibois. "En deux mois et demi, quatre affaires ont été résolues. Il y a un changement de braquet", ajoute-t-il.
Cette nouvelle opération de police judiciaire s’inscrit dans un contexte de très forte activité en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants au cours des derniers mois
Renaud GaudeulProcureur de la République de Nantes
"Il faut répéter ces opérations d'envergure et qu'elles s'inscrivent dans un schéma global. Il faut aussi des actions de frappe en profondeur. Sept opérations ont été menées depuis le début de l'année, 33 personnes ont été interpellées et 19 armes à feu saisies. Et on n'est pas dans des opérations place nette, mais du quotidien", conclut Renaud Gaudeul.
Quel avenir désormais pour le 38 rue Watteau des Dervallières, un des point les plus chauds de la ville ? Faut-il s'attendre à une guerre de clans et de territoire ? De nouvelles fusillades ? "La question se pose" admet le directeur interdépartemental de la police nationale de Nantes.
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