Un an de prison pour quarante secondes de rodéo à moto. Un homme de vingt ans a été condamné mardi 9 mai pour avoir traversé, sans faire de blessés, une galerie marchande à bord de son deux-roues près de Nantes, le 21 avril dernier. La scène, filmée par l'un de ses complices toujours pas identifié, avait été largement diffusée sur les réseaux sociaux.
La vidéo avait fait le buzz sur les réseaux sociaux. Diffusée sur Snapchat et reprise sur Tiktok et Twitter en avril, on y voyait un homme rouler à moto dans la galerie très fréquentée du Leclerc d'Orvault Grand Val, près de Nantes (Loire-Atlantique). Le pilote, qui aurait pu heurter un client et créer un accident, était jugé hier, mardi 9 mai, au tribunal correctionnel de Nantes, pour cette sortie qui a duré une quarantaine de secondes.
Un an de prison ferme sous bracelet électronique
Moins d'une minute, le temps de traverser la galerie, qui lui coûtent un an de liberté : l'homme de 20 ans, originaire de Couëron, écope de dix mois de prison ferme, qu'il pourra effectuer sous bracelet électronique à son domicile. Une autre peine, à laquelle il avait été condamnée précédemment, deux mois de sursis, vient s'ajouter à la nouvelle. Le parquet avait requis 18 mois de prison ferme et un maintien en détention.
Déjà condamné auparavant pour des délits routiers, il portera donc le bracelet douze mois au total. Une peine sans doute alourdie par la diffusion de la vidéo, tournée par un autre conducteur de deux-roues lui aussi dans la galerie.
Identifié grâce aux caméras de surveillance
Grâce à la vidéosurveillance sur le site, les policiers ont rapidement déterminé le parcours de celui qui pilotait une motocross jaune, jamais retrouvée. Le président du tribunal a ainsi expliqué qu'il est entré par les escalators et ressorti par une issue de secours. Le garçon de 20 ans a finalement été confondu par un paiement par carte bancaire : juste après cette escapade illégale, il avait fait le plein d'essence avec trois camarades, et payé par carte bancaire.
À la barre, il a expliqué au juge avoir agi par "effet de groupe", sans donner davantage d'explications. Le condamné dit avoir roulé à faible vitesse, "en première", et n'avoir "pas fait d'acrobaties". Pour le ministère public, c'est déjà trop : "une ou deux secondes suffisent pour tuer quelqu'un lors d'un rodéo".
Ses complices toujours pas identifiés
Seul interpellé depuis les faits, le 21 avril dernier, le Couëronnais refuse toujours de donner à la justice le nom des deux personnes qui roulaient avec lui dans la galerie. Pour ce que son avocat, Maître Hugo Tran, appelle "une grosse bêtise", l'homme de vingt ans, apprenti mécanicien, restera donc un an chez lui. Pendant deux ans, il a l'interdiction de se rendre dans le Leclerc qu'il a traversé.