Un habitant du Loroux-Bottereau, en Loire-Atlantique, a été placé en détention provisoire par le tribunal correctionnel de Nantes, dans l'attente de son procès en comparution immédiate pour violences conjugales sur sa compagne. La gendarmerie s'est déplacée 16 fois depuis mi-août au domicile du couple.
Un habitant du Loroux-Bottereau (Loire-Atlantique) a été placé en détention provisoire par le tribunal correctionnel de Nantes, mardi 10 septembre 2024.
Il a vu son affaire renvoyée dans un mois pour "surcharge de l'audience" ; il sera alors jugé aux côtés de sa victime, qui comparaîtra, elle aussi, pour des "violences" sur lui. Elle a pour sa part été laissée libre sous contrôle judiciaire, avec obligation de soins et interdiction de contacts avec son co-prévenu.
Cette ancienne préparatrice en pharmacie - qui a repris ses études et a passé un master Histoire de l'art et Archéologie après un accident de la route en 2001 - est aujourd'hui "professeure en histoire et en français", a-t-elle dit au tribunal.
Contractuelle depuis quatorze ans, elle attend son affectation pour la rentrée, même si elle a cessé de travailler pendant trois ans après la naissance du fils qu'elle a eu avec son compagnon. Celle qui a eu entre-temps l'occasion de "travailler en EHPAD" admet aussi sans détour son "addiction à l'alcool" depuis des violences conjugales en 2021. "J'ai fait l'erreur de ne pas aller au bout des choses avec Citad'Elles et France Victimes", regrette-t-elle aujourd'hu.
Concernant sa relation de couple avec son co-prévenu, elle la présente comme "très fusionnelle" : après la fin d'une peine de prison avec sursis probatoire, l'homme et la femme ont "énormément conversé". "C'est toujours l'homme de ma vie, et il m'a dit que j'étais toujours la femme de sa vie", a certifié l'enseignante.
Les gendarmes déjà venus "seize fois" depuis la mi-aout
"Je me retrouve ici parce que madame ne fait que m'appeler : elle a trouvé un logement pour femmes battues à La Chapelle-Basse-Mer, mais elle continue de venir me voir", a rétorqué le principal intéressé, déjà condamné une dizaine de fois. "Elle m'étrangle, me menace d'un couteau, a voulu sauter par la fenêtre... J'ai déjà été jugé pour des faits similaires et le tribunal m'a relaxé ! Ce n'est pas pour rien."
Le 8 septembre 2024, les gendarmes avaient ainsi été appelés au Loroux-Bottereau par un voisin qui avait trouvé le chien en divagation de la femme : quand il lui avait ramené l'animal, il l'avait "trouvée le visage couvert de sang"... Elle lui avait alors dit être "victime de violences de son compagnon", répétera-t-il aux militaires de la gendarmerie. Ces derniers avaient effectivement trouvé un certain "désordre dans le salon" et des "traces de sang sur la porte et les cloisons".
Les gendarmes sont déjà venus seize fois depuis la mi-août, selon la présidente du tribunal correctionnel de Nantes, à chaque fois, l'enseignante était alcoolisée et refusant de porter plainte.
Mais c'est une voisine qui a déjà porté plainte, car cette "vie de couple extrêmement violente" devient "insupportable" pour les autres occupants de l'immeuble.
L'avocate du prévenu a regretté pour sa part que son client se soit montré sous un jour "agaçant" et "particulièrement véhément" devant le tribunal. "Cela me dérange car ce n'est pas (la personne) que je connais", avait-elle soufflé.
Le prévenu avait la possibilité d'être hébergé "à Thouaré-sur-Loire et non pas au Loroux-Bottereau" dans l'attente du procès. Mais son maintien en détention d'ici là est *justifié par le "risque de réitération des faits" et le "risque de pressions", a dit la présidente du tribunal.
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