Les Nantais ont perdu face au PSG hier soir 2 à 0. Pour la neuvième fois lors des onze dernières confrontations au stade de La Beaujoire. Comme une fatalité.
Sur les coups de 23 heures ce samedi soir, le relent de déjà-vu, déjà entendu. Les sempiternelles réponses qui jalonnent une défaite "honorable" du David nantais contre le Goliath parisien.
"On n’a pas à rougir de cette défaite. En face, c’est une grosse équipe, qualifiée pour les 8e de finale de Ligue des Champions. On a bien appliqué les consignes du coach qui nous avait demandé de défendre en bloc bas. Les plus grosses occasions ont même été pour nous en fin de première mi-temps", entendait-on dans la bouche des Canaris, sortis à tour de rôle évoquer "une défaite honorable".
Une lutte collective
État d’esprit combatif, résilience, don de soi, tous ces termes qui mettent en exergue la lutte collective contre un plus puissant que soi. Et des chiffres, à l’appui, pour étayer le fait que le FC Nantes "a fait mieux que de se défendre contre l’oppresseur parisien. Notamment au niveau des tirs".
On cadre 7 fois sur 12, c’est énorme. Paris ne cadre que deux fois
Jocelyn GourvennecCoach du FC Nantes
Comme si le FC Nantes était passé tout près de battre le Paris Saint-Germain.
À deux reprises, Nantes s'était imposé face au PSG
Pour triompher d’un tel adversaire, deux options : la première, elle ne dépend pas de vous, c’est la composition d’équipe alignée par le PSG.
La fois où les Canaris l’emportent, en avril 2019, Diego Carlos est en feu et tout sourit aux Nantais qui gagnent 3/2 contre une équipe parisienne amputée de Mbappé, Neymar, Verrati, Di Maria, Rabiot, Thiago Silva, Marquinhos….
La seconde, plus glorieuse, plus exceptionnelle, plus rarissime aussi, consiste à mettre de la folie et une intensité démoniaque pour faire mettre un genou à terre au géant parisien.
Il y a deux ans, Paris se présente à La Beaujoire juste après son succès 1-0 en 8e de finale de Ligue des Champions face au Real Madrid.
Toutes les stars parisiennes sont là. Pas une ne manque à l’appel. Neymar, Mbappé, Messi, toute la clique. En face, Nantes joue en 5-3-2 avec une titularisation audacieuse d’Appiah dans l’axe de la défense à 3. Mais surtout un esprit d’initiative extraordinaire au premier sens du terme.
Chaque ballon arraché des pieds parisiens se termine en but ou en occasion de but. À la mi-temps, Kolo Muani, Merlin et Blas mettent Nantes avec 3 buts d’avance. Incroyable, irréel ou presque. Et même si le PSG revient dans le match en seconde période, il ne parviendra à ne marquer qu’une fois.
Sans folie rien n'est permis
Faire tomber le PSG requiert cette mentalité inculquée par l’entraîneur à ses joueurs que oui, c’est possible, si on se sublime, si on croit en ses rêves.
Le pragmatisme est presque une notion déplacée au moment d’affronter une telle formation adverse. Neuf fois sur dix, ça finit par sourire aux Parisiens qui parviennent, comme hier soir, à marquer sur un tir dévié, sur un pénalty.
Le club qui marche sur la Ligue 1 avait pourtant décidé de se passer au début de la rencontre de son duo d’assassins des défenses Mbappé-Dembélé.
Une façon comme une autre de provoquer Nantes, de lui dire "Nantais, on te laisse une chance de triompher ce soir dans ton stade".
Mais gagner contre Paris réclame de l’audace, des ambitions dans le jeu et surtout de l’efficacité.
Le FC Nantes d’hier soir n’avait pas tous les ingrédients pour y parvenir.