Le chantier du futur CHU de l'Ile de Nantes a débuté, et notamment le travail du terrain et des fondations. 1 200 ouvriers devraient s'y activer au pic des travaux. Un projet XXL grandement décrié aussi. Les opposants critiquent le lieu d'implantation choisi mais aussi la politique de santé publique de ce nouvel outil.
Le chantier a démarré au début de l’été avec le plateau médico-technique. Titanesque. Sur cette zone, plus de 500 pieux émergent déjà du sol, certains profondément ancrés. Il en faudra 2 500 au total, pour les fondations sur ce terrain sablonneux. Le futur CHU de Nantes est édifié sur une île.
Le terrain est inondable, il est mal desservi, la construction va coûter une fortune
Jean-Marie RAVIERAssociation GAELA
Le pire des choix selon certains opposants au projet : "Il est inondable, il est mal desservi, la construction va coûter une fortune parce que c'est du terrain alluvionnaire, il faut mettre des pieux, entre 20 et 60 mètres de profondeur, dans une zone où il y a des bombes... donc on ne sait pas si elles vont péter où pas ! En tout cas, c'est sûrement pas là qu'il fallait le mettre !", regrette Jean-Marie Ravier, de l'association GAELA (Groupe d’Analyses et d’Etudes de Loire-Atlantique).
Un chantier XXL et des engins titanesques
Des machines à la hauteur du défi, avec notamment une foreuse, annoncée comme la plus grande du monde. Depuis des semaines, les tarières s’enfoncent pour trouver un sol stable. Ensuite, le béton, conçu sur place pour plus d’efficacité, est injecté sous pression.
Du côté du futur parking souterrain, promis juré, il ne sera jamais inondé. "Toutes les études hydrogéologiques ont été menées. Toutes les autorisations ont été délivrées par les autorités compétentes. Donc on peut réaliser le chantier sereinement et en confiance", précise Valérie Banon, directrice de projet au Cabinet Patriarche.
Le CHU de Nantes est à la course de l'activité ambulatoire
Olivier TerrienSecrétaire général CGT-CHU Nantes
Le nouvel hôpital doit s’étaler sur 10 hectares, dont 220 000 m² de bâtiments modulaires, organisés autour du plateau technique, équipé de blocs opératoires. Avec une prise en charge ambulatoire la plupart du temps.
"Le CHU de Nantes est à la course de l'activité ambulatoire parce qu'elle coûte moins chère mais on n'a pas du tout les mêmes patients dans le service public que dans les cliniques privées, explique Olivier Terrien, secrétaire général CGT-CHU Nantes, on a des patients qui ont besoin d'être hospitalisés. Ce sont des patients qui, pour un grand nombre d'entre eux, ne pourront être pris en charge dans le cadre de l'ambulatoire. Le CHU continue à supprimer des lits puisqu'il est encore annoncé, d'ici le déménagement, 63 lits de médecine de chirurgie et d'obstétrique à supprimer".
D’abord estimé à 980 millions d’euros il y a deux ans, le nouveau CHU devrait coûter 1,247 milliards d’euros, les 2/3 financés par l’hôpital public. Livraison prévue début 2027.