Dans la nuit de mercredi 3 à jeudi 4 avril, les viticulteurs du Pays nantais ont allumé des feux de manière préventive afin de limiter les effets néfastes du gel. Certaines parcelles ont cependant été touchées.
Si l'an passé, les gelées avaient laissé le vignoble en paix dans notre région, en revanche, en 2017, le gel avait touché 20% des parcelles.
Dans le vignoble de Savennières, en Maine-et-Loire, 100% des parcelles avaient même été atteintes par le gel de la fin avril.
"Savennières, mais aussi le vignoble nantais, Brissac, Saumur-Champigny, Azay-le Rideau, Amboise, la Vallée du Cher et la Sologne viticole notamment ont été plus particulièrement impactés" par les effets du gel selon le constat alors dressé par InterLoire, l'interprofession des vins du Val de Loire.
Au vu des températures négatives annoncées dans la nuit de mercredi à jeudi, et en prévision des gelées annoncées jeudi matin, les viticulteurs de la région ont allumé des feux et disposé des bougies au pied des ceps pour "réchauffer" la vigne, afin de ne pas revivre l'épisode de 2017. Ces brûlots permettent de créer des écrans de fumée afin de protéger les vignes.
Des parcelles diversement touchées par le gel
Il est encore trop tôt pour pouvoir estimer précisément les dégâts, cependant, selon les premières constatations, le vignoble nantais serait le plus touché dans la région. La raison : la vigne débourre plus vite, les bourgeons sont plus précoces donc plus fragiles.Philippe Ganichaud installé à La Chapelle-Heulin estime que 50% de son vignoble de 36 hectares a été touchées par le gel. Il précise cependant qu'il est trop tot pour évaluer l'impact, car "certains brins peuvent repartir". Fataliste, ce jeune vigneron, installé il y a une douzaine d'années dans le vignoble nantais accepte les aléas météorologiques. "La nature reprend ses droits", confie-t-il.
Pour d'autres viticulteurs, la situation est plus catastrophique, comme sur la commune du Bouaye ou certaines parcelles du vignoble sont touchées à 90%.
L'Anjou et le Saumurois n'ont cependant pas été épargnés, avec des températures qui sont descendues jusqu'à -3°.
Car, si le gel d'hiver est bénéfique aux vignes, le gel de printemps peut être mortel pour celles-ci lorsqu'elles commencent justement à bourgeonner.
Sur ces quatre dernières années, le vignoble a connu trois épisodes de gel.
Après une première évaluation visuelle, le diagnostic précis des dégats sera effectué la semaine prochaine précise François Robin, délégué à la communication à la fédération des vins de Nantes. "D'ici mi-mai, l'évaluation sera affinée, avec la repousse potentielle des bourgeons", souligne-t-il.
La profession reste vigilante, car la période de risque de gel est toujours en cours, jusqu'aux biens connus "seins de glace", les 11,12 et 13 mai prochains.
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