Suite à la manifestation du 6 mars dernier dont le parcours partait de Paimboeuf vers le Carnet à Frossay, des inscriptions menaçantes sont apparues sur différents supports. Les élus portent plainte pour incitation à la haine et au meurtre. Le préfet les a reçus mercredi et les soutient.
Le ton est monté d'un cran entre zadistes du Carnet et élus des communes riveraines du sud de l'estuaire de la Loire. Les deux camps s'affrontent à distance mais depuis quelques jours, les mots se durcissent.
Samedi 6 mars, une manifestation des militants de la ZAD du Carnet, baptisée Carnazad, démarre à Paimboeuf au Jardin Etoilé pour se diriger vers la ZAD du Carnet, traversant les territoires des communes de Paimboeuf, Saint-Viaud, Frossay.
Selon le communiqué des élus du Sud Estuaire, des inscriptions seraient apparues sur le trajet, sur des panneaux de signalisation ou sur des bâtiments d'entreprise (Grand Port Maritime Nantes Saint-Nazaire, Framatome).
Zad du Carnet....les élu(e)s bruleront
Six élus du territoire se sont sentis particulièrement visés par ces ''inscriptions particulièrement haineuses, renforcées par de nombreux messages sur les réseaux sociaux du même style''.
Ils ont décidé ensemble de porter plainte pour incitation à la haine et au meurtre, soutenus par le préfet de Loire-Atlantique qui les a reçus ce mercredi et dénonce également ces actes.
Un soutien récent qui succède à un silence persistant malgré les appels à l'aide des élus qui demandent l'évacuation de la ZAD du Carnet et ont entamé à ce titre des démarches en justice.
Des élus rassurés et soutenus
Contacté par téléphone, Roch Chéraud, maire de Saint-Viaud se déclare néanmoins satisfait de l'entretien que les six élus ont pu avoir ce 10 mars avec le préfet. Durant 1h30, celui-ci a écouté, répondu aux questions des élus. Il les soutient également dans leur démarche de dépôt de plainte. ''Le dialogue républicain est rétabli, c'est une bonne chose'' a résumé le maire de Saint-Viaud.
Le préfet estime avoir désormais tous les éléments juridiques ainsi que les demandes d'évacuation émanant de l'ensemble des acteurs politiques et économiques du dossier pour faire évacuer la ZAD du Carnet, mais le maire de St Viaud sait aussi parfaitement qu'il ne sera pas informé en amont de cette décision, si cette décision est prise.
Et le maire de St Viaud d'expliquer : ''la balle est aussi dans le camp des zadistes. S'ils le veulent, ils peuvent quitter le site du Carnet avant l'intervention des forces de l'ordre''.
Ce 11 mars au matin, en mairie de Frossay, les élus ont reçu la visite et le soutien de la présidente de la Région Pays de la Loire, Christelle Morançais. Ensemble, ils ont évoqué la question du site du Carnet et son après (après la fin de l'occupation par les zadistes). Mais nul ne s'est hasardé à mentionner une date, nous sommes en période pré-électorale (élections départementales et régionales les 13 et 20 juin prochains).
Le président du département, Philippe Grosvalet, a lui aussi fait part de son soutien aux élus du Sud Estuaire. « Les messages haineux inscrits et diffusés en marge d’une manifestation organisée entre Paimboeuf et Frossay touchent aux fondements de notre démocratie : il est inacceptable de s’en prendre ainsi à des élus de la République. On a évidemment le droit de s’opposer à un projet. Mais on a surtout le devoir de le faire dans le respect de l’Etat de droit. Ce n’est malheureusement plus le cas ces derniers temps dans le secteur du Carnet : je compte sur le préfet pour prendre les dispositions nécessaires à un retour à la normale sur place. »
Mais aussi des élus placés sous protection
Suite à leur dépôt de plainte en gendarmerie, les élus ont été placés sur un fichier national de personnes dont la protection est demandée, a fortiori des élus. Une procédure récente qui permet une réactivité accrue des services de l'état lorsque des élus sont menacés ou agressés dans leurs fonctions.
Cette procédure a été mise en place suite à la mort de Jean-Matthieu Michel, maire de Signes, une commune du Var, renversé par une voiture en août 2019 alors qu'il s'opposait à un dépôt sauvage de déchets.
Les élus du Sud Estuaire jugent les récentes inscriptions ''intolérables et inadmissibles dans notre République, car elles remettent en cause les fondements de notre démocratie en s'attaquant aux représentants du suffrage universel''.
Les maires de Corsept, Frossay, Paimboeuf, Saint-Père en Retz, Saint-Viaud et Saint-Brévin ainsi que la communauté de communes du Sud Estuaire exigent que l'état de droit puisse s'appliquer sur leur territoire, dans le respect des droits et devoirs de chacun.
Ils se disent soutenus dans leur démarche par l'Association des Maires de France et l'Association des Maires Ruraux de France.
Des élus rassurés et soutenus
Contacté par téléphone, Roch Chéraud, maire de Saint-Viaud se déclare néanmoins satisfait de l'entretien que les six élus ont pu avoir ce 10 mars avec le préfet. Durant 1h30, celui-ci a écouté, répondu aux questions des élus. Il les soutient également dans leur démarche de dépôt de plainte. ''Le dialogue républicain est rétabli, c'est une bonne chose'' a résumé le maire de Saint-Viaud.
Le préfet estime avoir désormais tous les éléments juridiques ainsi que les demandes d'évacuation émanant de l'ensemble des acteurs politiques et économiques du dossier pour faire évacuer la ZAD du Carnet, mais le maire de St Viaud sait aussi parfaitement qu'il ne sera pas informé en amont de cette décision, si cette décision est prise.
Et le maire de St Viaud d'expliquer : ''la balle est aussi dans le camp des zadistes. S'ils le veulent, ils peuvent quitter le site du Carnet avant l'intervention des forces de l'ordre''.
Ce 11 mars au matin, en mairie de Frossay, les élus ont reçu la visite et le soutien de la présidente de la Région Pays de la Loire, Christelle Morançais. Ensemble, ils ont évoqué la question du site du Carnet et son après (après la fin de l'occupation par les zadistes).
Mais aussi des élus placés sous protection
Suite à leur dépôt de plainte en gendarmerie, les élus ont été placés sur un fichier national de personnes dont la protection est demandée, a fortiori des élus. Une procédure récente qui permet une réactivité accrue des services de l'état lorsque des élus sont menacés ou agressés dans leurs fonctions.
Cette procédure a été mise en place suite à la mort de Jean-Matthieu Michel, maire de Signes, une commune du Var, renversé par une voiture en août 2019 alors qu'il s'opposait à un dépôt sauvage de déchets.
Les élus du Sud Estuaire jugent les récentes inscriptions ''intolérables et inadmissibles dans notre République, car elles remettent en cause les fondements de notre démocratie en s'attaquant aux représentants du suffrage universel''.
Les maires de Corsept, Frossay, Paimboeuf, Saint-Père en Retz, Saint-Viaud et Saint-Brévin ainsi que la communauté de communes du Sud Estuaire exigent que l'état de droit puisse s'appliquer sur leur territoire, dans le respect des droits et devoirs de chacun.
Ils se disent soutenus dans leur démarche par l'Association des Maires de France et l'Association des Maires Ruraux de France.
Le Carnet, site historique de la contestation
Le Carnet est le site d'un projet industriel du Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire destiné à aménager 110 hectares pour les activités industrielles dédiées aux Energies Marines Renouvelables.
Cette zone se situe sur un territoire en bord de Loire d'une superficie d'environ 400 hectares de zones ou prairies humides que les militants de la ZAD déclarent défendre contre ''tout projet inutile''.
Depuis l'été 2020, plusieurs dizaines d'entre eux se sont installés sur le site pour le défendre, une installation suivie d'actes de violence et dégradation de biens, les deux camps se rejetant la responsabilité de ces actes.
Dans les années 90, le site du Carnet a fait l'objet de contestations et manifestations contestant un projet d'installation d'une centrale nucléaire, projet abandonné en 1997.