L'évacuation de la zone occupée par des opposants au projet controversé d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) "devra évidemment
se faire" et les travaux commencer, a répondu lundi Manuel Valls à Ségolène Royal, tout en disant partager son souhait d'éviter toute violence.
Le projet de l'aéroport "a été approuvé par une large majorité des habitants et des électeurs de Loire-Atlantique" et "il faut respecter le droit", a déclaré le Premier ministre lors d'une visite au Salon international de l'Alimentation (Sial), en réponse à la ministre de l'Environnement qui a jugé dimanche qu'il valait mieux "arrêter les frais".
Ségolène Royal affiche une préoccupation que je partage, qui est celle d'éviter toutes les violences (...) Mais moi comme chef du gouvernement, je dois faire respecter l'autorité de l'Etat,
a-t-il ajouté. "Ce que je demande ce n'est pas qu'on obéisse ou qu'on se conforme à la décision du Premier ministre mais qu'on respecte le vote des électeurs, c'est tout simplement ça qui fonde la démocratie, et je connais l'attachement de Ségolène Royal et à l'ordre juste et à la démocratie', a-t-il poursuivi. "Donc maintenant, les choses doivent se faire, mais encore une fois, avec méthode, avec la volonté d'éviter la violence", a insisté Manuel Valls, ajoutant que "l'évacuation permettant les travaux avec méthode, avec le temps nécessaire, devra évidemment se faire, c'est ça tout simplement l'autorité de l'Etat".
"Personne ne doit en douter, les travaux devront commencer, c'est prévu pas avant la fin 2017-2018", a martelé le Premier ministre. La ministre de l'Environnement, qui avait déjà proposé sans succès de ramener de deux à une piste le projet mené par le groupe Vinci, a de nouveau pris publiquement dimanche le contre-pied du Premier ministre, comme récemment sur le dossier des boues rouges, en appelant à abandonner le projet d'aéroport.
Ce qui selon elle permettrait d'évacuer les opposants "pacifiquement". Manuel Valls avait assuré la semaine dernière que l'évacuation des occupants du site "se fera(it)" dès "cet automne", malgré les craintes de violences. La cour administrative d'appel de Nantes examinera le 7 novembre les recours déposés par les opposants au projet d'aéroport contre les arrêtés préfectoraux autorisant les travaux.