Près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport du grand ouest, l'opération d'évacuation des opposants illégaux semble se préciser. Un dispositif de 2 500 militaires serait prévu.
Le Premier Ministre Edouard Philippe avait donné aux opposants de l'ex-"zone d'aménagement différé", rebaptisée "zone à défendre", jusqu'au printemps pour évacuer les lieux de leur propre chef.
Une mise en demeure qui a expiré ce dimanche 1er avril, au lendemain de la trêve hivernale des expulsions.
Les occupants illégaux pourraient être expulsés le lundi 9 avril prochain, date qui aurait fuité dans les médias lundi soir.
Il s'agit de la première opération d'évacuation massive depuis l'opération César d'octobre 2012 qui avait viré au fiasco.
"On ne refera pas César, ça c'est sûr", a prévenu en mars la préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein.
Elle a renouvelé mercredi et jusqu'au 12 avril au soir cinq arrêtés préfectoraux, pris après l'abandon du projet pour contenir l'afflux possible de "plusieurs centaines de militants radicalisés". Ces arrêtés interdisent notamment le transport de carburant, de matières dangereuses et d'objets pouvant servir d'armes, à l'intérieur et autour de la ZAD.
"Comme en 2012, on ne se laissera pas faire : la résistance sera physique et déterminée", ont averti les zadistes, invoquant une "force hybride" faite de "barricades, blocages humains ou avec tracteurs, sabotages, projectiles, cabanes perchées" ou "harcèlements divers".
Selon les propos d'une occupante, recueillis par nos confrères de l'AFP, des soutiens extérieurs seraient déjà arrivés sur site cette semaine pour aider à "une quinzaine de chantiers".
Les occupants de la Zad promettent notamment de rebloquer la RD281, en cas d'intervention des forces de l'ordre alors que les travaux de remise en état de la route des chicanes se sont achevés la semaine passée sous la surveillance de près de 200 gendarmes mobiles.
Depuis l'annonce, le 17 janvier dernier par Edouard Philippe, d'abandonner le projet d'aéroport du grand ouest, rares sont les "zadistes", quelque 250 actuellement , à avoir quitté le site de 1 650 hectares ou à s'être mis en situation de "légalité", en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels.