Survols d'hélicoptères et patrouilles pour les gendarmes, appels aux renforts et aux rassemblements pour les zadistes. Chacun se prépare à l'opération d'expulsion des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, annoncée comme imminente.
L'opération mobilise 25 escadrons de gendarmes mobiles, soit 2 500 militaires.
Ce dispositif prévoit d'expulser tous les zadistes n'ayant pas régularisé leur situation, en déclarant, par exemple, de nouveaux projets agricoles individuels. La quasi totalité des 250 zadistes n'auraient pas fait cette démarche, préférant une gestion collective du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles.
Dans une interview accordée ce dimanche au Parisien, le Premier ministre Edouard Philippe a rappelé que "tous ceux qui ne s'inscrivent pas dans le cadre de la légalité devront quitter les terrains rapidement".
De son côté, l'ACIPA, la principale organisation de défense du site de Notre-Dame-des-Landes a exhorté "l'Etat à ne pas enclencher le processus des expulsions et de la violence, qui plus est alors que le dialogue s'instaure entre les composantes du mouvement et la préfecture".
Tout au long du week-end, les forces de l'ordre ont discrètement patrouillé sur le site afin d'éviter toute introduction de carburant, de matières dangereuses ou d'objets pouvant servir d'armes. Ils vont ainsi dans le sens des cinq arrêtés pris par Nicole Klein, la préfète de Loire-Atlantique, après l'abandon du projet et visant à contenir l'afflux possible de "plusieurs centaines de militants radicalisés". Arrêtés renouvelés mercredi dernier pour une période qui court jusqu'au 12 avril au soir.
Des hélicoptères de gendarmerie survolent également la zone. La circulation sur la RD281, l'emblématique route des chicanes déblayée et remise en état, a été interdite ce dimanche avant d'être rouverte en fin d'après-midi.
De leur côté, les occupants ont d'ores et prévenu qu'ils mèneraient une "résistance physique et déterminée" selon les propos recueillis par nos confrères de l'AFP. "Il y aura sûrement un jeu du chat et de la souris", anticipe un zadiste. Un autre évoque la préparation de cocktails molotov.
Deux grands rassemblements sont programmés dès 4h du matin lundi, suivis d'une répartition sur les différents points de blocage.
Barricades, sit-ins, ravitaillement en soins et en nourriture: "chacun trouvera sa manière de se joindre à la lutte", explique "Camille", le pseudo commun des occupants de la ZAD.