Conservateur du musée de la Roche-sur-Yon, Alain Jammes d’Ayzac ( 1881-1951) était aussi un important mécène pour les artistes vendéens de son temps, Jean Launois et Charles Milcendeau. 600 œuvres de sa collection privées sont mises en vente à Nantes les 18 et 19 janvier .
Les petites filles d’Alain Jammes d’Ayzac ont décidé de disperser sa collection privée. Ancien conservateur du musée de la Roche-sur-Yon, et aussi journaliste, il a beaucoup soutenu les artistes vendéens, en leur achetant de nombreuses oeuvres. "600 œuvres, il faut les stocker. Ça demande une place folle. Et elles sont fragiles. Les petits-enfants veulent faire revivre ce fond", explique Bertrand Couton, commissaire-priseur chez Ivoire à Nantes.
Passionné d'art et de littérature
Né en 1883 à Saint-Nazaire, Alain Jammes d’Ayzac a vécu à Challans, dans la propriété du Bois du Breuil, où il recevra beaucoup d’artistes. C’est aussi un passionné d’art et de littérature. Il publie des articles dans " Le phare de Loire" et "Le populaire de l’Ouest".
C’est par l’intermédiaire d’un journaliste qu’il fait connaissance de Charles Milcendeau ( 1872-1919). Il peint le Marais vendéen, ses maraichines et ses personnages emblématiques. Il réalise en 1905, un pastel en hommage à son ami intitulé, " Portrait d’Alain Jammes d’Ayzac dans son salon de Bois de Breuil". Sa valeur est estimée entre 800 et 1 000 euros.
L’artiste de Soullans est aujourd’hui exposé au Musée d’Orsay à Paris et dans la collection Chtchoukine à Moscou. Le peintre a aussi croqué l’actrice Polaire, qui posa aussi pour Toulouse Lautrec. L’histoire raconte que l’actrice aurait détruit la toile elle-même. Il reste seulement le dessin daté de 1907. Il est estimé entre 800 et 1000 euros.
Des œuvres estimées entre 1 000 et 5 000 euros
Alain Jammes d’Ayzac a également beaucoup soutenu Jean Launois ( 1898-1942), peintre originaire des Sables d’Olonne. Les deux homme se sont rencontrés à la fin des années 1930. Lauréat du prix Abd-el-Tif en 1920, Jean Launois vécut et travailla en Algérie. Il peignit des scènes de rue algéroise, les mauvais lieux et les quartiers réservés de la casbah avec des scènes de maison close, comme cette gouache de 1930, intitulée " Alger, femme précédant un homme descendant l’escalier dans une maison close. Son estimation est entre 200 et 3 000 euros. Des œuvres évoquent aussi l’Asie et l’Indochine.
De nombreux tableaux qui constituent cette collection ont déjà fait l’objet d’expositions au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, au Musée de l’Abbaye Sainte Croix aux Sables d’Olonne et au Musée de Narbonne. "Ce qui est intéressant dans cette vente aux enchères, c’est la diversité des œuvres. Il y en a qui sont de qualité. Certaines pourraient se vendre entre 1 000 et 5 000 euros", souligne le commissaire-priseur.
Exposition de la collection avant sa vente aux enchères
La vente aux enchères aura lieu le mardi 18 janvier et le mercredi 19 janvier dans l’après-midi.
Le public pourra découvrir la collection en avant-première lors d’une exposition, à la salle de vente Ivoire à Nantes, 8-10 rue Miséricorde, samedi 15 janvier de 9h à 12h, dimanche 16 janvier de 15h à 18h puis mardi 18 et mercredi 19 janvier de 9h à 12h.