Les parents sont rarement préparés à l'arrivée prématurée de leur nourrisson. Jessica Berthebaud l'a vécue comme "une épreuve d'une grande violence". Aujourd'hui elle souhaite aider, soutenir les parents qui, comme elle, connaissent ce bouleversement.
Le 17 novembre est la journée mondiale de la prématurité. L'occasion de rappeler qu'en France, sur 740 000 naissances par an, on compte 75 000 nouveau-nés hospitalisés, dont 60 000 naissances prématurées.
Près d'un bébé sur dix naît avant terme. C'est ce qui est arrivé à Jessica Berthebaud et son mari.
Déjà parents de deux petites filles, ils ne s'attendaient pas à ce que Louni débarque dans leur vie après seulement 6 mois et demi de gestation.
"Je suis entrée à l'hôpital pour un contrôle car depuis la veille je sentais moins mon bébé bouger...et je n'en suis ressortie qu'après deux mois d'hospitalisation".
Bébé en grande détresse, césarienne en urgence. Jessica a été séparée de son enfant dès sa naissance, elle est restée à l'hôpital de Saint-Nazaire pendant qu'il était transféré à Nantes.
"C'était très brutal, je ne l'ai "rencontré" que le lendemain. Même si j'ai très vite investi mon rôle de maman, j'avais peur de créer un lien, peur qu'il ne survive pas."
Ce qu'elle vit alors la marque à jamais.
"Même si les personnels de l'hôpital ont été adorables, et que les équipes médicales faisaient tout pour me rassurer, je me suis sentie seule face à mes peurs et mes ressentis de maman. J'ai eu tellement peur de perdre mon enfant", souffle Jessica.
Si, dans son entourage, tout le monde tente de la rassurer, Jessica sent comme un manque...
"J'aurais aimé pouvoir en discuter avec une personne étant passée par là, parce qu'il faut le vivre pour connaître la violence d'une telle épreuve".
"Je veux être une petite béquille pour les mamans"
Deux ans après la naissance de Louni, Jessica se sent prête à aider d'autres mamans qui connaissent les mêmes affres. Elle a fondé une association d'écoute bienveillante.
"Une naissance prématurée, on ne s'y attend pas forcément, on n'y est donc pas préparée" souligne t-elle. "Ce qui est sûr c'est que dans ces moments là, sentir qu'on n'est pas seule c'est très important. Je veux juste pouvoir proposer une oreille attentive, comme une petite béquille pour ces mamans".
Jessica ne prétend pas donner des conseils, ni orienter les parents ou jouer les psys, elle souhaite juste se rendre disponible pour discuter si le besoin s'en fait sentir.
"La seule chose que je peux dire à ces mamans, pour l'avoir moi-même vécu, c'est qu'il ne faut pas culpabiliser si on a l'impression de ne pas réussir à s'attacher tout de suite à son bébé, cela ne fait pas pour autant de ces femmes des mauvaises mères".
Jessica projette de se rapprocher des hôpitaux de Nantes et Saint-Nazaire pour proposer ses services aux parents qui traversent ce qu'elle-même a connu.
► Contact par téléphone au 07 67 98 07 42 ou par mail premamanetprepapa@gmail.com
