En février dernier, le collège Salvador Allende de Rezé s'était vu attribuer une classe supplémentaire, que le principal avait décidé de dédier au niveau 6ᵉ. Après l'annulation de cette dotation par le rectorat le 21 juin dernier, Christian Caillaud, principal du collège, s'était mis en grève de la faim depuis mercredi 28 juin, soutenu par les parents et l'équipe éducative. L'Inspection Académique vient de confirmer l'octroi de cette classe supplémentaire.
C'est un fait inhabituel dans le milieu discret des personnels de direction de l'Éducation Nationale. Christian Caillaud, principal du collège Salvador Allende, à Rezé, a entamé une grève de la faim depuis mercredi 28 juin à midi. Un rassemblement de soutien est prévu ce jeudi à 18 heures devant le collège.
En février dernier, ce collège de plus de 500 élèves, dont 41 % sont boursiers, s'est vu attribuer une classe supplémentaire. Le principal fait le choix de l'orienter vers le niveau 6ᵉ, "afin de faire porter les efforts d’apprentissage des fondamentaux sur cette dernière année du cycle 3".
Mais, mercredi 21 juin, Christian Caillaud apprend que cette dotation est retirée au collège, sans explications ni justifications. Après moult échanges infructueux avec l'Inspection académique, il décide d'un acte fort, faire la grève de la faim. "C'est mon intime conviction, pour montrer mon attachement à un enseignement de qualité", explique le principal, personnel de direction depuis 22 ans.
Dans ce bras de fer engagé avec l'Inspection Académique, il peut compter sur le soutien de l'équipe enseignante et des parents d'élèves, très impliqués dans le quotidien et le devenir du collège.
"C’est fort, ça force le respect, c’est un engagement personnel. C’est à l’image de quelqu’un d’engagé, complètement désintéressé, réagit Violaine Boutet, présidente de l'association des parents d'élèves.
"Cette décision choquante remet en cause tout le projet de l’équipe éducative et sape totalement la relation de confiance avec le rectorat et l'éducation nationale, dénoncent les parents d'élèves. La conséquence de cette décision, ce seraient des classes de 6ᵉ à plus de 30 élèves et des demi-groupes dans certaines matières annulés."
"Le dossier est sur le haut de la pile !"
Le collège Allende, dont les élèves sont majoritairement issus de quartiers prioritaires de la ville de Rezé, n'est pas intégré dans le réseau d'éducation prioritaire (REP). "Depuis 4 ans je me bats et trouve des solutions pour répondre aux problématiques" souligne Christian Caillaud.
"On pouvait imaginer une rentrée plus apaisée, avec moins d‘effectifs dans les classes", regrette Violaine Boutet qui insiste sur la multitude de projets développés dans l'école. "Certains parents demandent aujourd'hui des dérogations pour intégrer le collège", une situation inédite, car auparavant, les enfants des quartiers favorisés de la commune s'inscrivaient dans un autre établissement.
"La suppression d'une division signifierait la négation des avancées ayant conduit à une modification réelle de l'image du collège Allende, saluée par les élèves, les parents, les enseignants et de très nombreux représentants de l'Éducation Nationale", souligne également son principal.
Il a été reçu ce jeudi par Patricia Galéazzi, directrice académique de Loire-Atlantique. "Aucune réponse positive n'a été apportée", nous précise Violaine Boutet, présidente de l'association des parents d'élèves, "toutefois, le dossier est sur le haut de la pile !"
L'attente des enseignants et parents d'élève aura été courte. En milieu d'après-midi, ce jeudi 29 juin, l'Inspection Académique a confirmé le maintien de la classe, attribuée en février dernier pour la rentrée 2023.