Emmanuel Macron rencontre ce mercredi à Lyon Paolo Gentiloni, le chef du gouvernement italien à l'occasion du 34ème sommet franco-italien. Au coeur, des discussions, l'avenir des chantiers STX à Saint-Nazaire.
La rencontre entre les deux dirigeants devrait permettre de mettre un terme au feuilleton STX, après des semaines de tension entre Paris et Rome.
Ce feuilleton a connu plusieurs rebondissements, sur fond de maintien sous contrôle français des derniers chantiers navals de France, considérés comme stratégiques, aussi bien en terme d'emplois que de défense.
Premier épisode, en 2016 quand le groupe coréen STX Shipbuilding décide de se séparer des chantiers STX Saint-Nazaire. Le chantier nazairien est mis en vente à l'occasion de son redressement judiciaire.
Fincantieri, contrôlé par l'Etat italien, est le seul candidat à la reprise. François Hollande, alors président de la République, lui donne son feu vert.
L'accord négocié prévoit que Fincantieri, épaulé par une fondation bancaire de Trieste, où le groupe a son siège, détiendra 55% des parts de STX France contre 45% pour les Français.
Le 19 mai 2017, Fincantieri signe un accord pour la reprise des 66,6% détenus par STX Shipbuilding pour un montant de 79,5 millions d'euros.
Mais l'éxécutif français change à la faveur de l'élection présidentielle. Fraîchement élu à l'Elysée, Emmanuel Macron demande de revoir la participation française à la hausse, visant une répartition à 50/50%. Une proposition rejetée par Rome, les Italiens insistant pour détenir au moins 51% du capital et le contrôle du conseil d'administration.
Fin juillet, la France décide de nationaliser de façon temporaire STX Saint-Nazaire afin de "négocier dans les meilleures conditions", après l'échec des discussions avec Fincantieri. Les deux pays se fixent alors l'échéance du 27 septembre pour sortir de la crise.
Depuis le début de cette crise, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie s'est rendu à plusieurs reprises en Italie. Le 11 septembre dernier, il rencontre son homologue italien Pier Carlo Padoan.
La rencontre de ce mercredi 27 septembre entre Emmanuel Macron et Paolo Gentiloni pourrait aboutir, selon la presse italienne, à une alliance large entre Naval Group (ex-DCNS), STX France et Fincantieri, groupes représentant un chiffre d'affaires combiné de 9 milliards d'euros.
Selon le quotidien La Stampa, les Italiens auraient 50% plus un droit de vote (leur permettant d'assurer la direction opérationnelle), tandis que les Français auraient un droit de veto sur diverses questions stratégiques, dont la question de l'emploi.