La fin de la production d'électricité à la centrale de Cordemais a beau être actée par EDF, certains ont encore espoir que l'État, actionnaire unique du groupe, revienne sur cette décision. Plusieurs parlementaires de Loire-Atlantique ont signé une lettre ouverte dans ce sens, adressée au président de la République. De son côté, le directeur de la centrale a quitté son poste.
C'est le directeur adjoint qui a pris les commandes de la centrale électrique de Cordemais après le départ inattendu du directeur en poste, Michel Durand.
Selon une information publiée par Ouest-France, et qu'EDF nous a confirmée, lors d'une action syndicale fin septembre, des pétards "très puissants" ont été jetés près du bureau du directeur de la centrale électrique au charbon et plusieurs personnes ont subi des troubles auditifs.
"Des exactions qu'EDF ne laissera pas sans suite, nous a précisé EDF, évoquant six accidents du travail dont celui du directeur. "Les conditions ne sont plus réunies pour que Michel Durand exerce ses fonctions dans des conditions normales" poursuit EDF qui précise qu'un nouveau directeur sera nommé courant novembre.
Une annonce choc
Ce mouvement de colère du syndicat avait été provoqué par l'annonce, quelques jours plus tôt, de l'abandon définitif du projet "Ecocombust" visant à remplacer le charbon, par des déchets de bois produits sur place (pellets). Annonce impliquant, donc, la fin de la production électrique à Cordemais.
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Dans une lettre ouverte datée du 22 octobre, huit parlementaires de Loire-Atlantique ont rappelé au Président Macron ses engagements concernant le devenir de la centrale de production électrique de Cordemais.
"Monsieur le Président de la République, débute la lettre, "on a encore deux centrales à charbon qui tournent, à Cordemais et Saint-Avold. On va complètement les convertir à la biomasse". Ces propos sont les vôtres, prononcés il y a tout juste un an, le 24 septembre 2023."
Début 2023, le ministère de la Transition Écologique avait, en effet, validé le projet de reconversion de la centrale qui passerait d'une production alimentée par le charbon à une production à base de déchets de bois. Mais ce 23 septembre 2024, les cartes ont été à nouveau rebattues. L'annonce officielle de l'abandon du projet Ecocombust a cueilli tout le monde.
Une décision inadaptée selon les parlementaires
Pour les parlementaires, auteur de cette lettre ouverte, cette décision est "un renoncement incompréhensible à un projet de conversion à la biomasse à partir de déchets de bois, travaillé de longue date, à l’initiative des salariés avec le soutien des élus, la participation de partenaires industriels, un appel gouvernemental à manifestation d’intérêt."
Les signataires de cette lettre s'inquiètent de ce que "l'arrêt de toute production d'énergie sur le site de Cordemais priverait la région des Pays de la Loire de son moyen de production électrique pilotable le plus puissant... La décision de fermeture de la centrale de Cordemais ne répond à aucun des enjeux auxquels notre département et le pays sont confrontés".
À ce jour, EDF évoque la reconversion du site en usine de préfabrication des tuyauteries destinées aux EPR2.
350 personnes travaillent actuellement sur la centrale électrique de Cordemais.
La lettre ouverte a été signée par Ségolène Amiot députée LFI-NFP de la Loire-Atlantique, Matthias Tavel député LFI-NFP de la Loire-Atlantique, Karim Benbrahim député PS-NFP de la Loire-Atlantique, Karine Daniel sénatrice PS de la Loire-Atlantique, Ronan Dantec sénateur Ecologiste de la Loire-Atlantique Philippe Grosvalet sénateur RDSE de la Loire-Atlantique, Sandrine Josso députée Modem de la Loire-Atlantique et Fabrice Roussel député PS-NFP de la Loire-Atlantique.
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