Dans une lettre adressée à Olivier Véran, le maire de Saint-Brevin, victime d'un incendie à son domicile, critique le manque de soutien de l'État pour la mise en place du centre d'accueil de demandeurs d'asile (CADA), qui ne plaît pas à tout le monde.
"Ce contexte tendu, nous l'avons dénoncé à de multiples occasions demandant un soutien de l'État, des forces de l'ordre et de la justice. Nous ne l'avons pas eu. Au contraire."
Une lettre pour critiquer le manque de soutien de l'État
Yannick Morez ne mâche pas ses mots, le maire de Saint-Brevin-les-Pins a envoyé une lettre à Olivier Véran, Ministre délégué chargé du Renouveau démocratique et Porte-parole du gouvernement, ce vendredi 24 mars 2023.
En fin de nuit le 22 mars dernier, un incendie frappe deux véhicules à proximité du domicile du maire. Une partie de la façade de la maison a souffert. Un incendie qui s'inscrit dans un contexte tendu, "dans le cadre notamment du transfert et de la pérennisation d'un Cada, décidé pourtant par l'État, à Saint-Brevin."
L'enquête est toujours en cours, la piste criminelle n'est pas encore confirmée mais tous les soupçons portent sur les opposants à ce centre d'accueil de migrants, qui seraient à l'origine de cet incendie.
Dans cette lettre, Yannick Morez s'est dit "choqué par l'attitude, les propos et la minimisation des faits opérés par le Sous-Préfet et le commandant de gendarmerie, se retranchant derrière la liberté d'expression", lors d'une réunion le 10 février dernier.
"L'État laisse les maires subir les retours"
Le maire informe également avoir demandé des "actions concrètes" au Procureur de la République, au Ministère et au Préfet dès le mois de janvier. Des demandes auxquelles n'aurait jamais répondu les différentes institutions.
Si les soutiens au maire ont fleuri sur les réseaux sociaux, Yannick Morez déplore "l'absence de condamnation officielle de la Préfecture ou du gouvernement, qui l'a fait entre temps pour des faits bien moins graves."
Ce projet de Cada est pourtant en outre un projet imposé par l'État, qui ne le défend pas, et laisse les maire en subir les retours.
Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins
Dans cette lettre, le maire demande à l'État de ne pas sous-estimer ou minimiser ces faits et ces menaces, qui "doivent être prises au sérieux et sanctionnées."
Un projet d'accueil des migrants similaire avait divisé les habitants de Callac, en Bretagne, avec de nombreuses manifestations et des menaces de morts destinées au maire de la commune, qui avait fini par abandonner le projet.