Coronavirus : à Saint-Nazaire, les Chantiers de l'Atlantique ont partiellement repris le travail

Pour préparer le chantier naval à la reprise de l'activité prévue le 11 mai, les Chantiers de l'Atlantique ont commencé le 27 avril à faire redémarrer les différents pôles de production, sur la base du volontariat. À raison d'une personne sur deux sur site, salarié ou sous-traitant.

 

 


 

Lundi 27 avril, soit cinq semaines après la fermeture de leur site industriel et deux semaines avant la fin du confinement général décidée par le gouvernement, les Chantiers de l'Atlantique sont à nouveau entrés en mode production.

Un peu plus de 2 000 personnes ont volontairement repris le travail, ''une petite moitié est composée de nos salariés, une grosse moitié de nos sous-traitants'' détaille Philippe Kasse, directeur de la communication des Chantiers de l'Atlantique.

Tous les secteurs de la production sont concernés et le premier objectif  visé par l'entreprise a été atteint : 50 % des salariés sont dores et déjà au travail sur le site. Il n'en fallait pas plus car cette reprise est conditionnée par des mesures de précaution inédites.

Distanciation sociale, gestes barrière, gel hydro-alcoolique, flux des personnels...ces notions s'ajoutent à toutes les autres inhérentes à un site industriel. Désormais, elles sont à acquérir et systématiser.
 

Une montée en puissance nécessairement progressive

Dans les ateliers, la mise en place de ces mesures ne pose pas autant de problèmes que pour le travail à bord des paquebots. Là, les espaces sont plus confinés et l'adaptation aux nouvelles conditions de travail demandera plus de temps pour atteindre le meilleur compromis entre sécurité et efficacité.

Parmi les sous-traitants, des entreprises employant de la main d'oeuvre détachée, essentiellement en provenance de pays du nord ou l'est de l'Europe. Une partie d'entre eux est restée à Saint-Nazaire et figure parmi les volontaires ayant repris le travail cette semaine. Une autre partie a regagné son pays d'origine et se pose donc la question de leur rapatriement sur leur lieu de travail.

Dans les ateliers, cette première semaine de travail a démarré avec un quart du matin et un quart de l'après-midi, mais la semaine prochaine, mais à partir du 4 mai, ces ateliers devraient à nouveau tourner en 3*8.

Une montée progressive en puissance est donc prévue dans les prochaines semaines, elle sera adaptée également à l'approvisionnement. Celui-ci semble suivre pour l'instant le même redémarrage modéré, car si les nouvelles règles sanitaires sont communes à toutes les entreprises, elles doivent néanmoins être adaptées à chaque entité, voire chaque service.

Plus de 1 000 salariés en télétravail 

Si les ateliers de production et le travail à bord redémarrent avec 50% des salariés, les autres ne sont pas forcément en chômage partiel. 

Philippe Kasse, Responsable de la Communication aux Chantiers de l'Atlantique explique que ''plus de 1 000 salariés travaillent depuis leur lieu de confinement. Ce sont nos collègues des Achats, des Finances, des Juristes, des Informaticiens, de l'Administratif, de la Communication.''

Des centaines de personnes qui se sont adaptées à leur nouvelle réalité professionnelle et qui continuent néanmoins d'oeuvrer au fonctionnement de l'entreprise. 

Et Philippe Kasse de poursuivre, "'j'ai échangé avec plusieurs d'entre eux, s'ils se sont adaptés, le lien social du travail en équipe leur manque. Dans mon service par exemple, pour respecter la proportion de 50% du personnel présent sur site et pour répondre au souhait de mes collaborateurs, je vais organiser des semaines de travail en alternance''.  

Le Celebrity Apex, un paquebot de croisière immobilisé

A bord du Celebrity Apex, paquebot construit par les Chantiers de l'Atlantique et confiné à quai, il reste 610 personnes à bord. Au début de la pandémie, il y en avait 1 460.

Plusieurs cas suspects avaient été détectés à bord et 3 000 tests (en provenance des Etats-Unis) avaient permis de ''trier'' les personnels en fonction de ce dépistage. Quatre personnes ont été hospitalisées dont deux en service de réanimation, une personne serait encore à l'hôpital de Saint-Nazaire. Au total, 217 personnes auraient contracté le virus Covid19, soit 15% du personnel.

Plusieurs centaines de membres d'équipage (de 65 nationalités différentes) ont rejoint leur pays d'origine. S'il en reste donc encore 610 à bord, 190 devront rester à bord pour la sécurité du navire et des manoeuvres éventuelles.

Le paquebot devait être livré le 21 mars dernier, il est d'ailleurs sous le contrôle de son armateur américain Celebrity Cruises, mais personne n'ose encore avancer de date de départ. 

Le monde de la croisière a été frappé de plein fouet par le confinement quasiment généralisé sur la planète et certains navires ont même fait la Une des journaux avec des croisiéristes contaminés ou coincés à bord, au large des ports qui leur refusaient l'accès à terre. Personne ne s'aventure à parler de l'avenir de ce secteur touristique qui fait vivre nombre d'entreprises et de salariés à Saint-Nazaire mais aussi à travers le monde, ni de la livraison du Celebrity Apex, ni même du calendrier des autres paquebots à construire, commandés ou envisagés par les armateurs, il y a encore peu.