Le constructeur naval DCNS a livré vendredi à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) le second des deux bâtiments de guerre de type Mistral initialement destinés à la Russie, et revendus à l'Egypte en octobre 2015.
Le pavillon égyptien a été hissé vers midi sur le pont d'envol du bâtiment de projection et de commandement (BPC) "Anwar El Sadat", construit au chantier naval STX France pour DCNS.
Arrivée à Alexandrie prévue le 1er octobre
L'ex-"Vladivostok" doit quitter le port de Saint-Nazaire à la fin du mois, avec à son bord 180 marins, et rejoindre son port d'attache en Egypte, Alexandrie, le "1er octobre", a indiqué le commandant des forces armées égyptiennes, l'amiral Mounir Mohamed Raby, à l'issue de la cérémonie de transfert de pavillon. Le premier porte-hélicoptères commandé en 2011 par Moscou, puis revendu au Caire, avait lui quitté le port de Saint-Nazaire le 12 juin, dix jours après sa livraison en toute discrétion. Après avoir fourni en juin une frégate FREMM et ces deux BPC, DCNS doit encore livrer quatre corvettes Gowind à la marine égyptienne, en pleine modernisation, d'ici 2020. Une option a également été mise sur deux corvettes supplémentaires.La fin d'une histoire tourmentée
Le rachat des deux porte-hélicoptères par l'Egypte, pour environ 950 millions d'euros, grâce à un financement saoudien, avait mis fin à une affaire dans laquelle la France était empêtrée depuis le début de la crise ukrainienne. La rupture du contrat avec Moscou avait entraîné le remboursement par la France de quelque 949,7 millions d'euros, correspondant aux avances versées par la Russie, auxquels se sont ajoutés divers frais de gardiennage et de maintien en état opérationnel des navires, stationnés depuis plusieurs mois dans le port de Saint-Nazaire.Navires de guerre polyvalents, longs de 199 mètres et capables de déplacer 22.000 tonnes, les BPC - les plus gros navires de guerre français après le porte-avions Charles de Gaulle - peuvent transporter des troupes, jusqu'à 700 hommes, une vingtaine d'hélicoptères, des barges de débarquement, des chars d'assaut et une soixantaine de véhicules.
Ils peuvent débarquer des troupes sur un théâtre d'opérations mais aussi assurer des missions humanitaires de grande ampleur, grâce notamment à un hôpital embarqué. Les trois premiers BPC construits par DCNS et STX avaient été livrés à la marine française entre 2006 et 2012.
Avec AFP