La jour de la rentrée, parce que leurs parents n'avaient pas réglé la facture de la cantine, cinq enfants ont dû se contenter de regarder (dans un premier temps) leurs camarades manger.
Julie Serreau est une maman en colère. Lundi dernier, jour de la rentrée, son enfant, scolarisé à l'école Aimé Césaire, n'a pas pu manger à la cantine. En tout cas, pas au premier service.
"A midi moins dix, mon conjoint a été appelé car il fallait absolument chercher d'urgence Liam qui était considéré comme externe et non pas comme demi-pensionnaire", explique-t-elle.
La raison : un arriéré de paiement de 20 euros. Aucun repas n'avait donc été commandé pour son fils. Il a dû attendre la fin du second service pour avoir le droit de manger, ses parents n'ayant pas eu la possibilité de venir le chercher.
Selon elle, ce lundi 2 septembre, cinq enfants ont ainsi été "interdits de cantine". Deux enfants ont été récupérés par leurs parents, trois autres, dont Liam, sont restés, et ont été "mis à part", "ils ont du attendre la fin des deux services" pour se voir proposer le plat principal, "pas de dessert, pas d'entrée".
Pas de chance pour Liam, lundi c'était hachis, un plat qu'il n'aime pas. Il a donc mangé du pain, "heureusement une dame de la cantine qui a été très gentille lui a donné une 3e tranche de pain puisqu'ils ne sont autorisés à en avoir que deux".
"On les met de côté, on les stigmatise, on leur dit qu'il y a un problème avec leurs parents, qu'il y a des factures impayées. On les empêche de manger avec leurs copains" en les mettant à part, s'insurge Julie Serreau, "déjà le jour de la rentrée c'est compliqué, là c'est pire que tout".
De son côté, le maire de Donges se dit surpris de l'ampleur que prend l'affaire et donne une autre version des faits. Selon lui, les enfants n'ont pas été refusés à la cantine. Ils n'étaient simplement pas inscrits et les repas ont bien été servis aux enfants présents.
"Les problèmes d'impayés à la restauration scolaire datent de nombreux mois", explique François Cheneau, "dans certains cas, les sommes étaient conséquentes et difficiles à résorber". Jusqu'à 1 700 euros, selon l'édile.
"Ce que nous avons voulu faire c'est insister sur les personnes, les quelques familles qui ne sont pas nombreuses, qui étaient soit négligentes, soit de mauvaise foi", précise-t-il, "qui ne répondaient pas aux multiples relances, j'insiste sur le fait, de nombreuses fois avec des preuves dans les dossiers de la mairie".
François Cheneau explique que ces familles ont été suivies dans "une démarche d'accompagnement", sans "jugement, ni stigmatisation".
Dans ses colonnes, le journal de la commune de cet été précisait que les familles ayant des impayés pourraient se voir refuser l'accès à la cantine scolaire, la réinscription à la cantine étant "ouverte aux familles à jourd e leurs paiements mais aussi à celles qui ont acté un plan d'apurement de leur dette avec la trésorerie ou un plan de redressement avec la Banque de France".