L'association bretonne de protection de l'environnement " Eau et Rivières" dévoile ce samedi 25 mai le classement des eaux de baignade en France. Une plage sur cinq est régulièrement polluée par des bactéries et 5 % des sites de baignade sont "à éviter."
Rien à voir avec les pavillons bleus décernés et attendus chaque année. L'enquête de l'association de protection environnementale "Eaux et rivières" de Bretagne est indépendante. Elle est publiée ce samedi 25 mai. Et les données ne sont pas rassurantes.
L’information des usagers est parfois inexistante, trop souvent peu visible et n’est jamais transparente.
"Eau et rivières"
Cette carte des plages françaises classe les sites selon la qualité sanitaire des eaux. Elle est consultable sur le site La Belle Plage.
Ce classement 2023 est issu de différentes analyses des 1 854 plages de l'Hexagone et de la Corse.
Chaque plage se voit attribuer une couleur, bleu, vert, orange ou rouge, correspondant à quatre critères ; "recommandé", "peu risqué", "déconseillé", "ou à éviter".
𝐄𝐥𝐥𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐠𝐞 ?
— Eau et Rivières de Bretagne (@Eauetrivieres) May 25, 2024
La réponse ici dans "l'autre" classement des eaux de baignades : https://t.co/TvxLGwQ8mi
🔵 recommandé
🟢peu risqué
🟠déconseillé
🔴à éviter#labelleplage #quelquundoitluidire #mer #plage #france pic.twitter.com/c9fYA2Tjnb
Au niveau national, une plage sur cinq polluée par des bactéries et déconseillée
Résultat de l'enquête ? Au niveau national, une plage sur cinq est polluée régulièrement par des bactéries et donc déconseillée, 5 % des sites de baignades sont " à éviter".
Les valeurs sont calculées à partir des seuls résultats des analyses publiées par les autorités publiques. Eau et rivières utilise les mêmes données que l’ARS, mais la méthode de traitement est différente.
Trop de données publiques sont écartées sans raison valable pour obtenir des résultats conformes à la baignade. D’autres ne sont pas mises à jour alors qu’elles devraient l'être
Eau et Rivières de Bretagne
La qualité des eaux de baignade est suivie uniquement durant la saison estivale par l’Agence régionale de santé. Entre 4 et 14 prélèvements sont réalisés chaque année de juin à septembre. Les plages sont classées suivant une grille européenne : excellent, bon, suffisant, insuffisant.
Ce classement destiné à la comparaison à l’échelle européenne décrit la qualité moyenne des eaux de baignade, mais pour l'association, "il ne reflète pas la réalité des risques sanitaires, celle qui intéresse les baigneurs."
Un classement plus précis
L'association attribue une note sur 100 à chaque plage en évaluant le risque sanitaire pour chaque prélèvement effectué par les autorités (Agences régionales de santé) : si 10 % des prélèvements sont classés "moyen" ou "mauvais", la note est de 90. Ce classement crée ainsi quatre catégories de plages, où la baignade est "recommandée" (note égale ou supérieure à 95), "peu risquée" (entre 85 et 95), "déconseillée" (de 70 à 85) et "à éviter" (inférieure à 70).
9 plages épinglées en Loire-Atlantique et en Vendée
Sur le littoral ligérien 9 plages sont épinglées et "déconseillées" ; la baie du Castouillet au Croisic, la plage Benoît à la Baule, la plage des Pins à Saint-Brévin-les-Pins, Port Meuleu à Préfailles, la Birochère à Pornic, le Pré Vincent au Moutiers-en-Tetz, le Boisvinet à Saint-Gilles-croix-de-Vie, et la grande plage des Sables-d'Olonne.
Les plages les plus mal classées se trouvent dans les Alpes-Maritimes, le Nord, le Pas-de-Calais, le Calvados et la côte nord de la Bretagne. Des plages de Landunvez (Finistère), Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ou Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) occupent la queue du classement. Les mieux classées se situent sur la façade Atlantique, en Occitanie et en Corse, avec des plages de Lège-Cap-Ferret (Gironde), Palavas-les-Flots (Hérault) ou Etel (Morbihan) dans le peloton de tête.
Au total, 93 plages (5,02 %) sont "à éviter" et 316 sont "déconseillées" (17,04 %) sur les 1 854 plages de l'Hexagone et de la Corse. À l'inverse, la baignade est "recommandée" pour 690 plages (37,2 %) et "peu risquée" pour 755 (40,7 %).
L'association lance aussi une pétition et appelle à la mobilisation pour "plus de transparence, pour exiger des pouvoirs publics qu’ils identifient toutes les causes de contaminations et mettent en œuvre des solutions efficaces pour y remédier amenant ainsi à réclamer l'ouverture d'une enquête parlementaire.
Beaucoup d'efforts, très coûteux, ont déjà été faits pour améliorer l'assainissement : la plupart des stations d'épuration, ont été mises aux normes, les réseaux unitaires disparaissent, les postes de relèvement sont mieux suivis. Mais ce n'est pas suffisant
Eau et rivières
"Les territoires soumis à une politique d’urbanisme envahissante souffrent de nombreux dysfonctionnements qui touchent nos plages. En milieu rural, la qualité des eaux continue d’être mauvaise ou de se dégrader, pour des raisons a priori peu liées à l’assainissement", ajoute l'association.
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