La préfecture de Loire-Atlantique autorise à nouveau la vente d'huîtres sur les zones de la Prée et des Grands Rochers, au large de la Plaine sur Mer, de la Bernerie et des Moutiers en Retz. Les ostréiculteurs sont soulagés, mais y ont beaucoup perdu.
La pêche et la commercialisation de leurs huîtres étaient interdites depuis le 15 décembre 2023. La pire période pour une telle interdiction faite aux ostréiculteurs du nord de la baie de Bourgneuf. 28 jours à laisser filer sans rien faire. Juste avant les fêtes. Un drame économique et psychologique.
Par arrêté du 15 janvier 2024, pris en préfecture à Nantes, les deux arrêtés du 20 décembre 2023 et du 10 janvier 2024, interdisant la pêche, le ramassage, le stockage et la commercialisation des coquillages, à titre professionnel ou de loisir, concernant deux zones du sud de la Loire-Atlantique (n° 44-124 dite de la Prée et 44-15 dite des Grands Rochers) sont abrogés.
28 jours de délai
Plusieurs cas d'intoxication alimentaire ayant été relevés début décembre après la consommation de coquillages en Vendée, la préfecture de Loire-Atlantique avait été amenée à prendre des mesures de protection des populations.
Un délai raisonnable établi à 28 jours permet au virus de ne plus être actif, tandis que l'huître, elle, reste saine. Elle est simplement porteuse d'un virus (en l'occurrence ici, un norovirus émanant de stations d'épuration débordées suite aux fortes pluies ou sous dimensionnées par rapport à la population ou les deux).
Les activités relatives aux coquillages qui avaient été interdites par les services de l'État sont donc à nouveau autorisées par arrêté préfectoral du 15 janvier 2024.
Un soulagement pour les professionnels qui vont pouvoir reprendre leur activité, mais dans quel état psychologique ? Eux qui ont pris de plein fouet ces décisions sanitaires provoquées par un virus contre lequel ils ne peuvent rien et dont ils subissent à chaque fois les conséquences.
La chose n'est pas rare, avec de fortes pluies automnales ou hivernales, mais fin 2023, les interdictions ont frappé au cœur de la haute saison des ostréiculteurs.
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Certains disent avoir perdu jusqu'à 70 % de leur chiffre d'affaires. Pour partie, les ostréiculteurs concernés ont pu s'approvisionner chez des confrères non touchés par le virus, mais dans ce cas, la marge est moindre et ces entreprises vont avoir du mal à s'en remettre.
L'angoisse alimentaire est un sentiment collectif qui se répand encore plus vite que le virus et les clients ont déserté les étals d'huitres et de coquillages.
La confiance mettra plusieurs mois avant de revenir. Mais il faut qu'elle revienne, ces professionnels de la mer ont plus que jamais besoin de leurs clients.
Pour continuer à faire le métier qu'ils aiment et pour échapper à cette malédiction qui les frappe alors qu'ils ne sont pour rien dans l'existence et la propagation de ce virus qui a touché les huitres qu'ils bichonnent toute l'année.
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