"Mes clients ne comprennent pas pourquoi je ne peux plus vendre mes huitres alors qu'ils n'ont rien eu", le désarroi des ostréiculteurs de la baie de Bourgneuf

Tout le secteur conchylicole de la baie de Bourgneuf est en émoi. Un arrêté interdisant la vente d'huitres mises sur le marché depuis le 6 décembre a été pris par le préfet de Loire-Atlantique. Injuste et injustifié pour les producteurs et notamment pour ceux qui ont fourni le lot incriminé par les autorités.

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À une semaine de Noël, ils n'auraient jamais imaginé un tel coup porté à leur économie !

Toute vente de coquillages et d'huitres leur est interdite. Pour les producteurs de la zone 44.15, le périmètre de la baie de Bourgneuf, qui comprend la Bernerie et les Moutiers, autant dire que les fêtes n'en seront pas.

Suite à un premier article concernant cet arrêté préfectoral, nous avons été contactés par E. (ce producteur souhaite garder l'anonymat).

C'est sa production qui a été incriminée dans l'intoxication alimentaire à l'origine de cette décision préfectorale.

Le samedi 9 décembre, à l'occasion de la Saint-Barbe, E. a livré des huitres à un traiteur privé pour le traditionnel repas des pompiers de la Vendée. C'est à l'issue de cette réception qu'une vingtaine de participants ont été malades.

"Il y avait des plats fournis par un traiteur privé, d'autres par l'Hyper U" raconte E.

Suite à ces infortunes gastriques, la composition du menu a été bien évidemment testée.

"Nos huitres ont été testées ainsi que le dessert, une omelette norvégienne. Mais ils n'ont pas analysé le fromage, quant aux amuse-bouches, ils avaient été jetés" soutient E.

Dans les huitres, la bactérie norovirus a bien été détectée, mais souligne E. "elle est présente partout". D'autres analyses ont été menées en début de semaine sur ses parcs et ses lots, mais elles n'ont rien donné.

"Des personnes qui participaient à ce repas sont tombées malades, mais elles n'avaient même pas consommé d'huitres, croit savoir E." Et de mon côté, je n'ai eu aucun retour de clients intoxiqués, or nous avons vendu exactement les mêmes huitres sur notre marché !" .

En prenant cette décision, en sanctuarisant immédiatement ce périmètre ostréicole, les autorités n'ont peut-être pas mesuré l'impact de la mesure.

Un coup dur pour les producteurs comme pour les consommateurs. "Tous mes clients me demandent aujourd'hui pourquoi on ne vend plus nos huitres de la Bernerie" déplore E.

Le producteur entend bien redemander des analyses plus poussées et contester cet arrêté, qui met à mal l'ensemble d'une filière.

La préfecture précisait samedi soir que "sept autres personnes, originaires de Vendée", qui n'ont pas participé au repas des pompiers, "ont été intoxiquées par des huitres provenant du même lot". Une information que récuse le producteur qui indique n'avoir eu aucun retour de consommateur, ni aucune information à ce sujet de la part des autorités.

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