A regarder le butin des techniciens du Syndicat du Bassin Versant du Brivet à l'issue d'une action d'entretien des berges, la faune de cet écosystème a bien du mérite à vivre au milieu des déchets. Loin des regards, certains abandonnent sans état d'âme des indices non dégradables de leur passage.
Il en faut de la passion et de la détermination à ces techniciens en milieu aquatique pour transformer leur collecte de déchets en butin pédagogique.
La découverte d'emballages et autres contenants aurait de quoi les décourager mais leur mission au sein du Syndicat du Bassin Versant du Brivet comprend aussi des actions de sensibilisation auprès du public.
Alors, voilà. De déchets de la société de consommation trouvés ici et là en pleine nature ils ont fait un inventaire pour le moins graphique à bord de leur petit chaland en aluminium.
Trop de tout et trop souvent
Au départ, il s'agissait pour les deux agents du SBVB d'une action d'entretien de la ripisylve, c'est à dire de la végétation présente sur le bord des berges d'un cours d'eau. Petit à petit, les sacs poubelles se sont remplies de bouteilles en plastique, en verre, de canettes, de tuyaux et autres encombrants ramassés en une seule matinée ! La récolte n'est pas extraordinaire, hélas, elle est même devenue ordinaire.
A chaque fois que nous allons sur le terrain pour nos actions autour des cours d’eau, nous retrouvons forcément des déchets de différentes natures en plus ou moins grande quantité, il faut que cela cesse
À ce titre, le Syndicat du Bassin Versant du Brivet rappelle les durées de vie des déchets retrouvés :
• Un mégot de cigarette : de 1 à 2 ans (1 mégot est susceptible à lui seul de polluer 500 litres d’eau)
• Un chewing-gum ou papier de bonbon : 5 ans
• Huile de vidange : 5 à 10 ans (1 litre d’huile peut couvrir 1000 m² d’eau et ainsi empêcher l’oxygénation de la faune et de la flore aquatique pendant plusieurs années. De plus, rejetée dans le réseau des eaux usées, l’huile usagée colmate les filtres dans les stations de traitement de l’eau et perturbe les process d’épuration biologiques.)
• Une canette en aluminium : entre 10 et 100 ans
• Une bouteille en plastique : entre 100 et 1000 ans
• Un sac plastique : 400 ans minimum
• Un pneu. Durée : entre 500 et 1 000 ans (Source Ademe)
• Une bouteille en verre : 4000 ans minimum
Ici commence la mer
Sur un bassin versant comme le bassin versant Brière- Brivet, il existe une multitude de connexions entre les eaux qui participent à la propagation de ces déchets. Mais tôt ou tard, les eaux du Brivet rejoignent la Loire, au pied du pont de Saint-Nazaire, avant de rejoindre la mer.
En parallèle, le SBVB rappelle qu'il mène des actions de préservation, de protection et de restauration des cours d’eau. ''C’est pourquoi, afin d’agir intelligemment et collectivement, il est important de ramasser ces déchets pour limiter les pollutions sur l’environnement et protéger la biodiversité et notre santé'', conclut le syndicat.
Montre moi tes déchets...
... Et je te dirai qui tu es. Il paraît que nos déchets nous ressemblent, à moins que ce ne soit l'inverse. En tout état de cause, à regarder la photo des déchets de plus près, il est clair, voire transparent que les déchets retrouvés ont été abandonnés par des personnes venues prendre au Brivet et à la Brière sa faune, son calme et sa beauté. Etrange comportement en retour, non ?
A l'heure de la COP26 qui se tient à Glasgow vers qui tous les regards se tournent pour guetter des chefs d'état ou de gouvernement des annonces à la hauteur des enjeux environnementaux, il n'est pas compliqué de garder à l'esprit que les gestes du quotidien sont tout aussi déterminants et qu'aucune excuse n'existe pour justifier de laisser ses déchets le long des berges du Brivet, ni de quelque cours d'eau que ce soit.