Parc éolien de Saint-Nazaire : convoi exceptionnel en Loire, 260m de fourreaux sous escorte rapprochée, à Paimboeuf

Par une météo idéale, le convoi exceptionnel a quitté Paimboeuf pour Saint-Nazaire. Deux fourreaux jumelés, longs de 260m, ont descendu la Loire, guidés par des bateaux. Ce convoi flottant doit arriver plage de la Courance pour être relié à un autre fourreau de protection des câbles sous-marins.

25°C à l'ombre, et il n'y a pas d'ombre, à la Pierre à l'Oeil. Pas de vent, non plus. Sur le terre plein de l'ancien port à sec du même nom, une trentaine d'hommes en chasuble fluo sont réunis pour un briefing sécurité.

L'opération est attendue depuis longtemps, car la météo qui s'est imposée tout l'hiver a empêché tout transport en Loire de ce convoi quelque peu exceptionnel.

Jugez plutôt : deux fourreaux de 260m de long chacun, d'un diamètre de 63 cm, pesant 100kg au mètre. Ces fourreaux, dans lesquels passeront à terme des câbles électriques, sont jalonnés et jumelés par 25 ''dominos'' en béton pesant une tonne chacun. 

Sur la partie terrestre, le déplacement se fait sur rail. Sur la partie fluviale, un puissant bateau de lamanage tire sur le câble du convoi pour le faire descendre lentement dans l'eau.

 

Lourds et légers à la fois

Heureusement, pour ce transport maritime, les fourreaux sont bouchés à leurs extrémités et remplis d'air. Leur flottabilité, doublée du lest des dominos en béton donnent ainsi l'impression d'un long reptile serpentant au fil du fleuve.

A une hauteur d'eau suffisante, les fourreaux restent en surface tandis que les chariots restent au fond. Le convoi fait une courte pause, le temps que le plongeur (sur le chantier, il est appelé la grenouille) passe une sangle autour du chariot. Un signe de la main au grutier et le chariot s'élève dans le ciel pour être ramené à terre.
Une fois totalement flottant, le convoi sera tracté à l'avant et retenu à l'arrière, ceci afin de lui donner une forme longiligne et de maîtriser sa conduite en Loire et dans l'estuaire.

Parti à l'étal de pleine mer, il a été prévu que le convoi descende le fleuve avec la marée descendante, fasse escale entre les chantiers navals et l'avant-port, au quai de la construction navale.  Mercredi matin, toujours au bénéfice d'une marée de faible coefficient, les fourreaux arriveront à destination, plage de la Courance à Saint-Nazaire.
 

Plage de la Courance, terminus

La plage de la Courance, sur le territoire de la commune de Saint-Nazaire est le lieu d'atterrage du futur parc éolien de Saint-Nazaire (d'autres le nomment parc éolien du Croisic). C'est à dire qu'après un parcours sous-marin de 33 km, les deux câbles électriques transportant l'énergie produite par les éoliennes et le vent, arrivent à terre ici. Entre la terre et la mer, il y a cette zone d'atterrage : la plage de la Courance.

Le rôle des fourreaux est de protéger les câbles

Hervé Macé, directeur du projet de raccordement chez RTE pour le parc éolien de Saint-Nazaire nous explique le cheminement et le rôle des fourreaux.

''Une large tranchée a été creusée sur la plage de la Courance pour maçonner ce qu'on appelle les chambres d'atterrage. Ce sont des espaces où les fourreaux vont prendre place, en prolongement de fourreaux déjà arrivés. Ceux-ci font quelque 80 à 100m de longueur. Au total, la partie où les câbles électriques sont protégés par des fourreaux s'étend du haut de la plage jusqu'à environ 300m du rivage. Les forts courants de l'estuaire et le plateau rocheux situés à proximité justifient à eux seuls la protection des câbles électriques''.

Ces câbles mesurent 27 cm de diamètre. Ils seront donc passés dans les fourreaux qui eux-mêmes seront enfouis à 2,5m de profondeur sous la partie la plus basse de la plage et 1,5m en mer, la tranchée étant ensuite recouverte de sédiments. Au bout de 360 m, les câbles ne sont plus protégés par les fourreaux mais restent ensouillés jusqu'au parc éolien.

RTE, Réseau de Transport de l'Electricité, a été choisie pour assurer le transport de l'énergie produite sur le parc éolien de Saint-Nazaire et la raccorder au réseau terrestre. Le calendrier du chantier de ce parc éolien a pris du retard avec les recours en justice ainsi que les aléas météo, mais il est toujours question d'une livraison en 2022. Le chantier plage de la Courance, lui, avait débuté à l'automne 2019.
 
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