Un feuilleton à rebondissements. Voilà comment on pourrait résumer cette affaire qui agite la majorité à Saint-Nazaire depuis quelques semaines. Ce mercredi, c'est au tour de la conseillère municipale Gaëlle Betlamini-Da Silva de sortir de son mutisme.
C'est la première fois, et à l'occasion d'une conférence de presse du collectif "Ils ne nous feront pas taire", que Gaëlle Betlamini Da Silva s'est publiquement exprimée.
"Je suis Gaëlle Betlamini Da Silva, je suis celle qui a parlé. Parler pour survivre, pour trouver aide et soutien. Avant, c’était silence pour préserver ma famille, mes enfants, mon mari. Ne pas les exposer à davantage de souffrance" a lancé l'élue.
"La priorité était de me reconstruire, de réinventer comment vivre après avoir tout perdu, mes repères, mes fondamentaux", a poursuivi Gaëlle Betlamini-Da Silva.
"C’est tellement injuste après avoir déjà subi tant de violence, qu’en parlant à notre maire en qui nous avions pleinement confiance, nous ayons subi et subissions encore davantage de violence, encore et encore, chaque jour l’escalade, pour me mettre à terre,m’écraser, me faire disparaître", a déploré Gaëlle Betlamini-Da Silva.Aujourd’hui, je suis dans l’incapacité de travailler, je suis affaiblie physiquement de toute la violence déchaînée sur moi, sur nous - Gaëlle Betlamini-Da Silva
La conseillère municipale a également annoncé qu'elle se réservait "le droit de porter plainte au moment qui me semblera opportun. Ma vie m’appartient".
"Nous sommes aujourd’hui attaquées alors que nous avons depuis un an tenté tout à la fois d’alerter le Maire et surtout de protéger les victimes potentielles", a déclaré, pour sa part, Laurianne Deniaud, la première adjointe au maire de Saint-Nazaire.
C'est elle qui a répondu à la plainte en diffamation de Martin Arnout, l'adjoint accusé d'agresion sexuelle sur Gaëlle Betlamini-Da Silva, dans une lettre cosignée par neuf élus de la majorité nazairienne.
Dans cette lettre, le collectif qui s'est baptisé "Ils ne nous feront pas taire", incite à la libération de la parole des femmes, expliquant que cela fait plus d'un an qu'il alerte le maire de Saint-Nazaire sur le comportement de l'adjoint aux finances et ''sur un climat de sexisme ambiant et oppressant à la mairie''
Mardi 4 juin, face aux accusations, et devançant la conférence de presse du collectif, Martin Arnout est sorti de son silence par le biais d'un communiqué de presse.
De son côté Lydie Mahé, adjointe en charge de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité femmes/hommes dénonce " les propos de la semaine passée publiés par plusieurs de mes collègues dans le cadre d’une tribune publique et de nouveaux tenus ce jour lors d’une conférence de presse, sont injustes et mensongers"."Je suis innocent de ce qui m’est reproché depuis une année et je compte bien le faire reconnaitre", écrit Martin Arnout.
"En affirmant que la Ville de Saint-Nazaire serait une collectivité vivant au quotidien sous la loi du silence et le sexisme, ils mettent gravement en cause l’équipe de la majorité municipale, l’ensemble de l’administration, les organisations représentatives du personnel et les associations partenaires avec lesquelles nous travaillons au quotidien pour améliorer l’égalité femmes / hommes. Adjointe en charge du personnel et de cette délégation sur l’égalité femmes / hommes depuis le début du mandat, je peux témoigner du travail conséquent qui a été engagé, avec l’appui de ma conseillère municipale subdéléguée Catherine Rougé, pour améliorer notre politique publique locale sur ces domaines".
"Constatant que celles et ceux qui y ont pleinement participé mettent en cause ce travail de fond et de longue haleine à des fins de polémiques, je souhaite rétablir un certain nombre de vérités sur le travail collectif conduit", conclut l'adjointe qui tiendra une
Cette affaire, bien embarrassante pour la majorité nazairienne, intervient à une dizaine de mois des prochaines élections municipales.