David Papot, le boxeur nazairien, 3 fois champion de France en super mi-moyens, change de promoteur. Un américain va se charger de lui organiser des combats aux USA avec l'objectif d'atteindre le championnat du monde d'ici 3 ans. Le boxeur sera plus rare à l'affiche mais ne quitte pas Saint-Nazaire.
Le Nazairien David Papot voit grand et voit loin. D'ici trois ans, il souhaite pouvoir disputer un championnat du monde de boxe et pour cela il a dit oui aux avances du promoteur américain Joe Deguardia, patron de l'écurie Star Boxing.
Celui-ci sera chargé de lui trouver des adversaires qui puissent le hisser jusqu'au plus haut niveau de la planète Boxe. Son écurie a déjà porté un boxeur de la même catégorie, super walter, au titre mondial.
"C'est le moment, c'est maintenant ou jamais. J'ai 27 ans, j'ai la maturité et l'expérience pour tenter le coup, dans la vie, il faut oser. Si je ne tente pas ce coup là, j'arrête."
La nouvelle résonne dans Saint-Nazaire et laisse songeur ou rêveur. Le triple champion de France de boxe anglaise en super mi-moyens a décidé de saisir au bond cette opportunité qui lui est donnée.
Pourquoi ? Parce que sportivement parlant, cela donne un objectif supplémentaire et ambitieux au sportif qu'est David Papot, ensuite cela est sensé lui apporter un revenu.
Le boxeur a quitté il y a 18 mois le poste qu'il occupait à la Ville de Saint-Nazaire pour devenir professionnel et se consacrer entièrement à son art, mais il faut bien faire bouillir la marmite, chez David comme chez tout un chacun.
Alors, le jeune homme de 27 ans prend ce train qui passe juste devant lui pour se donner un but sportif et un salaire. C'est maintenant ou jamais. Et cela donnera un sens à toutes ces années d'efforts et d'abnégation consacrées à la boxe de haut niveau.
Pour prolonger l'argumentation, David Papot évoque ce déplacement en Espagne. Son entraîneur n'avait pu faire le voyage. Sur le ring, le boxeur nazairien se souvient d'un premier quart d'heure terrible.
L'exil, la solitude, les coups....tout cela a permis au champion de mûrir, de se connaître et de savoir qu'il a besoin de cette adversité pour progresser au plus haut niveau et mériter la chance de combattre pour un titre de champion du monde.
Et les galas à la Soucoupe, c'est fini ?
Pour David Papot, quitter Saint-Nazaire pour tenter l'aventure américaine et un championnat du monde, c'est une chose. Quitter Saint-Nazaire en est une autre.
Le sportif qu'il est sait très bien ce qu'il doit à cette ville, à ce club, le Boxing Nazairien, et à ses entraîneurs Roland et Stéphane Cazeaux. Dans le contrat qu'il a signé avec son promoteur américain, il a négocié le droit de combattre une fois ou deux fois par an à Saint-Nazaire. Devant son public, devant sa famille, devant ses amis. Rien que pour le moral, le retour à la Soucoupe fera grand bien.
En revanche, David Papot va se faire plus rare et ne sera pas souvent à l'affiche, à Saint-Nazaire. Le prochain gala du 16 novembre, par exemple, devra se passer de lui sur le ring.
"Je serai spectateur ! sauf si un combat est programmé d'ici là, pour moi, là-bas". Ceci dit, le sportif espère bien revenir combattre en 2019 ici, dans l'arène de la boxe nazairienne.
Il en dit quoi, le coach?
"Ça a été une surprise ! Il est un peu cachotier, David. Il nous a annoncé sa décision vers la mi-août. C'est son choix, il n'est pas question d'essayer de le retenir. Et pourquoi pas l'Amérique ? En France, pour progresser, c'est limité. Et à chaque fois que ce sera possible, je le rejoindrai au pied du ring, c'est prévu dans le contrat."
C'est encore loin l'Amérique?
Pour mener à bien son projet, David Papot s'est entouré d'une petite équipe. Son promoteur américain Joe Deguardia a en charge de trouver adversaires, villes, salles pour les combats, et assurer la promotion du boxeur.
En France, un agent fait l'interface entre David Papot et le promoteur pour les questions sportives mais aussi pécuniaires. Pour les objectifs sportifs, le boxeur ne change pas d'équipiers ou d'entraîneurs.
Ce projet a fait l'objet d'un contrat qui unit les deux parties sur trois ans.
Et le Boxing Nazairien dans tout ça?
Côté club, David ne change rien et reste licencié et attaché au Boxing Nazairien, à ses entraîneurs Roland et Stéphane Cazeaux. Deux grands champions de boxe, un père et son fils, dévoués à leur sport depuis toujours.
David a grandi avec eux et grâce à eux, sportivement parlant, il n'est donc pas question de changer. Les entraînements auront toujours lieu à Procé, d'où David peut partir courir travailler son cardio et son endurance mais aussi dans cette salle où il a laissé tant de sueur et tant d'efforts.
La préparation spécifique d'un combat, en revanche, nécessitera que David séjourne aux Etats-Unis, et cela pourra durer plusieurs semaines.
Stéphane Cazeaux, qui travaille pour la Ville de Saint-Nazaire, continuera à entraîner son poulain devenu grand, et lui préparera un programme de fond ainsi qu'une préparation adaptée à l'adversaire qui sera lui désigné pour un combat aux Etats-Unis. Dans la mesure de ses possibilités, l'entraîneur du Boxing Nazairien rejoindra David Papot dans la ville du combat programmé.
Et tous les licenciés du club ne pourront qu'être fiers du rêve américain de David Papot qui rêve aujourd'hui d'un titre mondial et s'en donne les moyens.
Notre dossier sport avec David Papot, en partance pour l'Amérique