La grisaille de l'été ne fait pas que des malheureux, l'offre touristique du bassin nazairien s'adapte à toutes les météos. La ville à la mer continue sa mue en proposant une offre récréative et culturelle dédiée à ses habitants et aux visiteurs venus des départements voisins. Satisfaction des élus.
Mardi 24 août, 14h30, l'heure du bilan. Celui de l'été 2021 pour le tourisme à Saint-Nazaire et autour puisque la compétence relève de la communauté de communes.
Derrière les masques Covid, les sourires se devinent sans difficulté. Le maire de Saint-Nazaire et son adjointe au tourisme sont ravis de ce bilan touristique de l'été 2021, alors que la nouvelle lune vient juste de basculer vers le beau temps et laisse espérer une fin d'été chaude et ensoleillée.
Quand les chiffres parlent
Les chiffres en question sont ceux relevés depuis le début de la saison jusqu'à dimanche dernier 22 août.
Avec 110 000 visiteurs ayant profité de l'offre touristique globale, l'été 2021 s'aligne sur celui de 2019, l'été d'avant la pandémie, celui de l'époque où il faisait beau et chaud et l'on pouvait se promener sans risque d'être contrôlé en tant que touriste.
Escal'Atlantic affiche 30 000 visiteurs, les visites du site industriel des Chantiers de l'Atlantique ont attiré 13 000 curieux tandis qu'Eol, l'espace muséographique dédié à l'éolien, affichait 8 000 embarqués, l'intérêt grandissant avec la présence croissante de navire dédiés au 1er champ éolien en mer français, celui situé au large du Croisic, et au départ récent de la sous-station électrique et sa fondation.
Et le gagnant 2021 est : l'Espadon!
Il a fait l'objet de tellement d'articles et reportages cette année que c'était un peu tapis rouge pour lui cet été. Le sous-marin Espadon a fait l'objet d'une cure de jeunesse en profondeur. De lourds travaux ont été réalisés durant plusieurs mois, extérieurs et intérieurs, avec un nouveau parcours immersif pensé pour améliorer les flux et réduire le temps d'attente : 42 000 sous-mariniers au compteur, un record pour celui qui reste néanmoins depuis le départ le repère touristique de Saint-Nazaire.
Des tendances nouvelles
Parmi les tendances soulignées par Pierre Sabouraud, directeur de Saint-Nazaire Agglomération Tourisme, celle de la réservation en ligne. Entre la digitalisation de la société et les consignes sanitaires administratives qui conditionnent l'entrée sur un site au pass sanitaire, certains gestes semblent acquis et s'automatisent. Pourquoi risquer le refus à l'entrée quand on peut, quelques heures ou quelques jours avant, garantir la visite de tel ou tel site? La pandémie semble accélerer un phénomène initié précédemment mais qui bénéficie là d'un effet booster, avec une progression de 20%.
Un autre phénomène est celui de la très forte majorité des Français et de la quasi absence d'étrangers sur la presqu'île. 95% de Français à Saint-Nazaire, essentiellement des visiteurs ligériens (35%) ou habitants à 200 km environ, des vacanciers d'Ile de France (15%) et de Rhône-Alpes Auvergne. Les Espagnols affichant un fort attrait pour la Bretagne font aussi une apparition remarquée, Saint-Nazaire pouvant offrir une idée d'escale avant de gagner Saint-Malo ou le Mont Saint-Michel.
Effet Covid ou pas, les professionnels du tourisme nazairien ont pu noter l'accueil de nombreux grands-parents avec leurs petits-enfants. Les animations quotidiennes et les visites de sites ont vu ainsi de nouveaux équipages débarquer.
Des sites en progression
Un site se distingue par sa progression de fréquentation, estimée à 40% : la terrasse panoramique. Située juste face à la base des sous-marins, de l'autre côté du bassin, elle offre une vue panoramique unique sur l'estuaire et les activités portuaires, avec, à l'arrière plan, le pont de Saint-Nazaire qui signe ainsi chaque photo. En sortant d'Eol, de l'Espadon ou en descendant de la croisière Côte d'Amour (des offres de Saint-Nazaire Agglomération Tourisme), il suffit de gravir quelques marches ou prendre l'ascenseur et en quelques secondes, on se retrouve entre ciel et mer, une sensation aérienne qui donne aussi la solution à l'énigme des triangles rouges disséminés ici et là dans le port. Enfin, c'est un spot qui renouvèle les sensations lorsque le visiteur veut changer du Vieux Môle pour assister à un départ de paquebot.
Le bassin de Saint-Nazaire continue d'attirer. Entre croisières sur la Loire, sur la Côte d'Amour, le village de la Solitaire du Figaro (30 000 visiteurs passés par le village), les éclusages des bateaux du parc éolien en mer, les petits bateaux de pêche, on peut l'admirer depuis la terrasse panoramique mais il est également agréable d'en longer les quais, le décor portuaire du quartier du Petit Maroc offrant une authenticité sincère.
Un site nouveau apprécié des locaux et des visiteurs
Dans l'offre touristique de l'agglomération de Saint-Nazaire, des valeurs sûres confortent l'attractivité (Espadon, Escal'Atlantic, Base Nautique...) mais la principale nouveauté dans le paysage a fait une entrée fracassante : la tour de Rozé, à Saint-Malo de Guersac. Non seulement 14 000 visiteurs en ont gravi les 128 marches pour admirer, à 24 m d'altitude, le panorama sur la Brière, mais depuis le début de l'année, ce sont 53 000 courageux curieux qui ont en ont fait l'ascension. Preuve que l'imagination au service du patrimoine paie. Les habitants du coin peuvent enfin voir de haut leur plat pays et compter les cigognes qui passent tout près.
Une satisfaction non dissimulée, on peut le comprendre, compte tenu des difficultés annoncées : consignes sanitaires en constante évolution, limitation des flux, pass sanitaire, et des difficultés imprévisibles : météo maussade et humide, l'équipe en place présente un bilan satisfaisant.
Ce bilan fait aussi apparaître des qualités dans l'offre touristique : l'adaptation à toutes les météos. Le président de l'agglo David Samzun l'a rappelé : Saint-Nazaire, estampillée ''ville à la mer'' est une ville. Avec ses multiles ressources. Si la météo n'est pas bonne, il y a des magasins, des hôtels, des bars, des restaurants, des sites à visiter en plein centre ville, des idées de balades, de visites guidées. Saint-Nazaire peut être un point de départ ou d'arrivée, un point d'escale aussi, pourquoi pas?
Une volonté politique made in Saint-Nazaire
Les élus ont tenu à le rappeler à plusieurs reprises : les propositions touristiques à Saint-Nazaire sont d'abord pensées pour la population du bassin nazairien puis elles sont optimisées pour satisfaire le visiteur extérieur. Dans une ville de tradition ouvrière, l'ouverture au tourisme rebute parfois les gens du cru, estimant que la ville trahit son âme. Les élus s'en défendent en proposant des animations dans les quartiers de la ville (festivals Bouge, Charivari), projections de films en plein air et en soirée, du théâtre de rue, des cours de yoga ou de Qi Gong, des guinguettes...
Le second effet de cette ouverture au tourisme est l'activité économique et la créations d'emplois. Les hôtels et campings ont fait le plein tout l'été. Le tourisme d'affaires semble faire son retour pour la rentrée, ce qui aide à la pérennisation des emplois dans ce secteur.
Reste que ce secteur justement affiche un déficit humain : de nombreux professionnels de la restauration ou de l'hôtellerie ont reconnu avoir du mal à recruter ou ne pas avoir pu recruter assez de personnel.
Un argument entendu par les élus qui ont amorcé une réflexion sur les actions possibles à ce niveau mais qui n'a pas empêché un coup de gueule du maire contre certains commerces, y compris situés sur le front de mer, et qui ferment leur espace en pleine semaine. Ce qui nuit à la dynamique de la station, notamment en cas de forte affluence comme ce fut le cas le vendredi 20 août dernier, à l'occasion du départ en essais mer du Wonder of the Seas où des milliers de promeneurs étaient venus tout le long de la côte voir le plus grand paquebot du monde effectuer sa sortie dans l'estuaire et vers le large. Un évènement pas assez fêté, selon David Samzun, qui se félicitait aussi du hasard qui avait réuni le même jour à Saint-Nazaire, le Wonder of the Seas et les 34 voiliers de la Solitaire du Figaro.
La ville récemment décorée du titre ''Ville d'Art et d'Histoire'' assume également ce titre en proposant des visites guidées, parfois contées, et propose une balade dans l'Histoire allant du Tumulus de Dissignac à l'église Sainte-Anne, construite après-guerre et affichant une architecture singulière et des mosaïques tout à fait originales et uniques. Le Patrimoine nazairien réserve bien des surprises, c'est peut-être aussi une des clés du succès : le tourisme est une activité récente dans la ville ouvrière et celle-ci compte bien des ressources.
Pas de concurrence, mais une complémentarité
Les élus et professionnels du tourisme l'ont bien compris : les pseudo rivalités entre villes touristiques n'en sont pas. La presqu'ile offre l'avantage du choix.Un choix riche et diversifié qui permet de visiter un jour un marais salant et le lendemain des chantiers navals XXXL, une faïencerie puis une usine à fromage, une balade en chaland et une soirée casino, un concert en soirée après un match de polo. Qui dit mieux?
Alors de Pornic à Saint-Brévin, de Saint-Nazaire à La Baule, de Pornichet à Mesquer, l'offre touristique est variée, le public n'a que l'embarras du choix et sera le meilleur ambassadeur de cette offre touristique. Les commentaires sur les réseaux sociaux en sont un témoin analysé par Saint-Nazaire Agglomération Tourisme : Saint-Nazaire a la cote chez les internautes!