L'Etat français a tranché. Engagé dans un bras de fer avec les italiens sur la reprise des chantiers STX de Saint-Nazaire, le gouvernement français a décidé d'avoir recours à la nationalisation, ou "préemption". Le ministre de l'économie Bruno Le Maire a tenu une conférence de presse.
Selon Bruno le Maire, ce "droit de préemption de l'Etat français" "préemption temporaire" va permettre de discuter sereinement avec Fincantieri sur l'équilibre d'actionnariat des chantiers navals. Une nouvelle rencontre est prévue mardi prochain en Italie.
Le ministre de l'économie affirme qu'il "s'agit de protéger l'intérêt stratégique de la France", Bruno le Maire estime le coût du rachat à 80 millions d'euros.
Précision technique de Bruno Le Maire : l'Etat Français possèdera 100% des chantiers à travers différentes participation de l'Etat.
Après cette annonce, la direction de STX France "a pris acte" de la décision de l'État français de nationaliser temporairement le chantier naval mais a déploré ce "nouveau délai fâcheux"
"Ce nouveau délai est fâcheux car il prolonge une longue période d'incertitude qui est nuisible à notre entreprise, notamment au développement de nos activités nouvelles et au montage de nos financements", a regretté dans un communiqué la direction du dernier grand chantier naval français.
La décision du gouvernement français de nationaliser provisoirement les chantiers navals STX France, qui devaient être repris par le groupe italien Fincantieri "est grave et incompréhensible", ont déclaré jeudi deux ministres italiens.Grave et incompréhensible
"Nous considérons grave et incompréhensible la décision du gouvernement français de ne pas donner suite à des accords déjà conclus", affirment dans un communiqué conjoint le ministre de l'Economie et des Finances Pier Carlo Padoan et celui du Développement économique Carlo Calenda.
La réaction sur France Info de David Samzun, le maire de Saint-Nazaire
"L'État joue son rôle de protection (...) Je ne souhaitais pas #Fincantieri comme actionnaire majoritaire" dit le maire de Saint-Nazaire pic.twitter.com/lqx01PzwAH
— franceinfo (@franceinfo) 27 juillet 2017
Dans un communiqué, Bruno Retailleau, le président de région, estime que cette préemption "permet de gagner du temps" mais ne résoud rien sur le fond. Bruno Retailleau qui demande à être reçu par Bruno le Maire.
Ce jeudi midi, nous avions recueilli les premières réactions syndicales
Christophe Morel, CFDT
Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée FO
Les Chantiers navals de Saint-Nazaire en quelques chiffres
Plus de 2500 salariés, auxquels s'ajoutent 5000 personnes chez les sous-traitantsDu travail assuré pour 11 ans, avec un contrat signé récemment à 4,6 milliards pour la construction de 4 paquebots
C'est dans ces chantiers (Ex-chantiers de l'Atlantique) qu'on été construit les paquebots Normandie et France, ainsi que plus récemment le Queen Mary 2