A Saint- Nazaire, sept salariés de la filiale française d'une société norvégienne, se retrouvent sans salaire et sans travail depuis plusieurs semaines. Leur société n'étant pas mise en liquidation, ils doivent continuer à pointer chaque jour.
Du jour au lendemain, l'entreprise Havyard Production France, en difficulté financière, a cessé toute collaboration avec les chantiers de l'Atlantique mais sans être liquidée. Et chaque matin, sept de ses salariés doivent se présenter au travail.
Le 21 mars dernier, l'ensemble des salariés de cette filiale française du groupe norvégien Havyard a reçu un courrier électronique qui leur indique que "la direction de HPR France a décidé de se déclarer en faillite en raison des lourdes pertes financières de l'entreprise en France".
Les 50 ouvriers détachés de l'entreprise sont rapatriés sur le champ dans leur pays. Mais, au siège à Saint-Nazaire, 7 salariés ont été embauchés en contrat à durée indéterminée français. Sans procédure légale de liquidation, ils doivent rester à leur poste.On reçoit un mail sur son mail professionnel, à l'heure du dîner le soir. C'est un mail écrit en Norvégien, Anglais et polonais pour une entreprise française" - un salarié de HPR France
"J'étais choqué, surpris. Officiellement, je ne peux pas chercher de travail ailleurs parce que je suis en obligation avec le contrat de travail ici", déplore un salarié de HPR France.
Aucun salaire depuis deux mois, un sous-traitant en faillite, les syndicats dénoncent des responsabilités partagées.
"C'est un donneur d'ordre qui délègue et organise un système de sous-traitance plus ou moins en cascade" donc complexe "mais ils y trouvent suffisamment d'avantages et, quand il y a des pots cassés, ce sont les salariés qui trinquent", déplore Alain Georget.430 entreprises présentes sur le site, ça n'arrive pas comme ça par hasard, ce ne sont pas des champignons qui poussent après la pluie - Alain Georget , délégué syndical CGT Chantiers de l'Atlantique
La direction de Chantiers de l'Atlantique n'a pas souhaité faire de commentaire. Une procédure a été engagée auprès des Prud'hommes et du tribunal de Commerce pour clarifier la situation de ces salariés.
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