Saint-Nazaire : un photographe découvre des photos d'enfants mort-nés dans la ruine de l'ancien hôpital

Alexis Doré s'intéresse à la photographie de friches urbaines ou industrielles, ses pas l'ont conduit vers l'ancien hôpital de Saint-Nazaire, ouvert à tous les vents, dans une pièce, le photographe fait une découverte qui le bouleverse, des photos d'enfants mort-nés renversées sur le sol

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L'histoire remonte à l'été 2014, Alexis Doré réalise une série de photos dans les anciennes forges de Trignac sur le thème de l'abandon et de la destruction. Une personne rencontrée là lui parle de la friche de l'ancien hôpital de Saint-Nazaire, laissé à l'abandon depuis 2012. Il s'y rend, les lieux ne sont pas fermés, livrés aux tagueurs et aux récupérateurs de métaux... "Je rentre toujours par une porte ouverte, jamais par effraction" précise Alexis. Photographe pas voleur !


Une découverte qui le bouleverse

Au cours de sa "visite", il rencontre un vigile qui fait la tournée des lieux. Il lui explique son travail, "le vigile a trouvé ça sympa, ça le changeait des tagueurs et des voleurs de cuivre !" Mais le vigile fait son travail et lui demande de décliner son identité, ce que fait volontiers Alexis. Il reprend ses prises de vue et finit par découvrir dans une pièce un carton éventré duquel s'échappent des diapositives. Le photographe est interpellé, sa découverte le bouleverse.

Il y avait là par terre une centaine de diapos. Des enfants mort-nés, avant et après l'autopsie. Avec sur chaque cache, les prénoms et noms de familles des parents. Je n'ai pas touché aux autres cartons restés fermés".




Photographe et lanceur d'alerte

Alexis rentre chez lui à Dijon avec cette découverte qui le bouleverse et l'indigne. Après tout il s'agit des vies intimes de dizaines de personnes qui sont laissées là à l'abandon. Alexis prend le soin d'avertir par courriel la mairie de Saint-Nazaire. Sans résultat. Un journal local reçoit la même missive. Pas mieux !
Il décide alors de publier ses photos sur son blog Punk Art Gallery sous forme de témoignage. Des locaux vides, du matériel médical laissé à l'abandon, plus une image. Juste une diapo photographiée sur place. Glaçante.


L'action des Mamanges

Les choses auraient pu en rester là, si des "Mamanges", une association de mères qui ont connu un deuil périnatal, n'avaient pas relayé cette information sur les réseaux sociaux. Les Mamanges se sont emparées de cette histoire. Elles a qui on refuse dans certains établissements de montrer leur propre enfant au moment de l'accouchement, pas plus que les photos qu'on en réalise avant et après l'autopsie...



L'hôpital contre-attaque

À Saint-Nazaire, la direction de l'hôpital indique que, effectivement "ces diapos auraient dû être récupérées, et que au moment du déménagement quelque chose n'a pas bien fonctionné..." Mais indique vouloir porter plainte contre le photographe pour intrusion dans une propriété privée et vol et usage de données confidentielles. Ajoutant dans un communiqué, qu'il n'est pas acceptable de tenter de se réfugier derrière "la création artistique" pour masquer un comportement irrespectueux de la douleur des parents.

Mais les Mamanges ont choisi : le photographe contre l'hôpital ! Elles reconnaissent en Alexis Doré un lanceur d'alerte. Et lui apportent leur soutien. En même temps qu'elles se retournent vers la justice pour demander réparation en voulant porter plainte contre l'hôpital de Saint-Nazaire.
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