Soupçons d'abus sexuels à Saint-Nazaire : ce que l'on sait de cette affaire

Après des mois de tension, la crise a explosé au grand jour à la mairie de Saint-Nazaire. Le 13 mai dernier, l'adjoint aux finances Martin Arnout portait plainte contre la première adjointe Laurianne Deniaud, qu'il accuse de diffamation. Depuis, cette histoire a connu de multiples rebondissements.

Le 13 mai dernier, Martin Arnout porte plainte pour diffamation contre Laurianne Deniaud.

Ce qui a motivé la décision de l'adjoint aux finances ce sont les propos tenus en son absence par la première adjointe au maire de Saint-Nazaire une semaine plus tôt lors d'une réunion des élus socialistes en mairie. Laurianne Deniaud l'aurait accusé d'avoir agressé sexuellement une autre élue du conseil municipal.

"Plusieurs personnes m'ont rapporté ces propos et le directeur de cabinet du maire m'a informé personnellement. J'ai pesé le pour et le contre, j'en ai discuté avec ma famille et j'ai décidé de déposer plainte. La procédure est lancée et je ne ferai pas de commentaires" nous expliquait le 31 mai dernier, par téléphone, Martin Arnout qui ne comprend pas ce qu'on lui reproche.

Dans un communiqué envoyé à la presse mercredi 30  au soir, Laurianne Deniaud et neuf autres élus de la majorité expliquaient que cela fait plus d'un an qu'ils alertent le maire de Saint-Nazaire sur le comportement de l'adjoint aux finances et ''sur un climat de sexisme ambiant et oppressant à la mairie''. 

Également contactée par téléphone, Laurianne Deniaud, à la tête du collectif "Ils ne nous feront pas taire", ne souhaite alors pas s'exprimer.

Tout est dans le communiqué. La seule qui peut parler en mon nom c'est mon avocate Anne Bouillon -  Laurianne Deniaud

Mardi 4 juin, à la veille d'une conférence de presse du collectif , Martin Arnout contre-attaque.

Dans un communiqué envoyé aux medias, l'adjoint aux finances déballe tout, ou presque... Sa colère d'être accusé à tort, dit-il, de faits qu'il n'a pas commis : un viol. Excédé par un an de rumeurs et de "lynchage quotidien", il engage une bataille qu'il espère voir aboutir au tribunal. 

Je suis innocent de ce qui m’est reproché depuis une année et je compte bien le faire reconnaitre - Martin Arnout

"Si une plainte devait être déposée contre moi par la victime déclarée, signataire du communiqué de mercredi dernier, je me réjouirais, pour elle comme pour moi que chacun puisse dire sa vérité, en toute liberté", écrit Martin Arnout, "me concernant, je serais enfin dans la capacité d’apporter les nombreux éléments en ma possession que je ne peux actuellement pas transmettre à la justice puisqu’aucune enquête, à cette heure, n’est engagée contre moi, seule la plainte en diffamation étant traitée".

Mercredi 5 juin, lors de la conférence de presse du collectif "Ils ne nous feront pas taire", "la victime déclarée", selon les mots de Martin Arnout, sort de son silence.

Je suis Gaëlle Betlamini Da Silva, je suis celle qui a parlé 

"Parler pour survivre, pour trouver aide et soutien. Avant, c’était silence pour préserver ma famille, mes enfants, mon mari. Ne pas les exposer à davantage de souffrance", lance l'élue.

"C’est tellement injuste après avoir déjà subi tant de violence, qu’en parlant à notre maire en qui nous avions pleinement confiance, nous ayons subi et subissions encore davantage de violence, encore et encore, chaque jour l’escalade, pour me mettre à terre, m’écraser, me faire disparaître", déplore la conseillère municipale. 

En soirée, David Samzun, le maire de Saint-Nazaire sort, à son tour, de son silence.

Tristesse et amertume. C’est ce qui me vient à l’esprit devant la tempête médiatique que nous vivons depuis maintenant une semaine - David Samzun

"Cette situation m’attriste car j’ai toujours été sincère dans ma démarche de protection des personnes concernées en étant attentif et respectueux de la liberté de la parole et en refusant le plus longtemps possible d’agir à la place des personnes concernées", explique le maire de Saint-Nazaire.

Ce jeudi matin, c'est au tour de autres élues de la majorité, de Lydie Mahé, adjointe en charge de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité femmes/hommes, et Catherine Rougé,  de convoquer  la presse pour expliquer que cette affaire jette un voile sur le travail mené par la muncipalité pour lutter contre les violences faites aux femmes. 

Je ne voudrais pas que le travail que nous menons depuis maintenant quatre ans soit gâché par cette affaire - Lydie Mahé, adjointe en charge de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité femmes/hommes

Cet imbroglio intervient dix mois avant les prochaines élections municipales.

► Le résumé de l'affaire en vidéo
 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité