Des peines allant de quatre à dix années de prison ont été requises mercredi au tribunal correctionnel de Rennes à l'encontre de deux dockers, deux expéditeurs et trois intermédiaires pour avoir participé à l'importation de cocaïne à Montoir-de-Bretagne en Loire-Atlantique entre 2017 et 2020.
Dans son réquisitoire, la procureure de la République adjointe Flavie Le Sueur a évoqué une "affaire d'ampleur", avec une marchandise estimée à plus de 16 millions d'euros à la revente.
Le ministère public a demandé à l'encontre de Claude Vatin, l'un des expéditeurs antillais, dix années de prison, considérant que l'homme était impliqué "par un implacable faisceau d'indices". Le prévenu, déjà quatre fois condamné à des peines
lourdes, a un "train de vie disproportionné par rapport à ses revenus", avec "sept comptes bancaires et aucun emploi déclaré", a souligné la procureure.
Un autre Antillais, Joane Valentine, "escroc touche à tout", condamné pour desdélits moins graves, s'est vu requérir cinq années d'emprisonnement. "Tout le mondeme respecte car je suis quelqu'un de droit", avait-il déclaré mercredi matin à
la barre.
"Un choix de vie et sentiment de toute puissance"
Concernant les dockers, la procureure a eu des mots durs à leur encontre, jugeantqu'ils avaient fait "un choix de vie" en se livrant au trafic de cocaïne, guidés par l'appât du gain et un "sentiment de toute puissance" alors qu'ils exercent une profession bien rémunérée.
Huit ans d'emprisonnement ont été requis pour Damien Lorcy, 35 ans, présentant un casier vierge. Ce dernier devait récupérer 100.000 euros pour un "rip off", technique consistant à récupérer la drogue placée dans un conteneur à l'ouverture
des portes.
"Ce sont des réquisitions trop sévères. Ca lui est arrivé une fois et il regrette profondément, il a eu un manque de réflexion", a expliqué à l'AFP son avocat Fathi Benbrahim. Le ministère public estime en revanche qu'il a pris une part déterminante
dans le trafic.
Quatre ans, dont deux avec sursis, ont été demandés pour un autre docker, seul prévenu à comparaitre libre. "Il a déjà fait deux ans de prison, la peine couvrirait la détention, ce serait pas mal", a estimé son avocate, Caroline Glon.
Pour les trois intermédiaires, "trait d'union" entre les dockers et demystérieux commanditaires parisiens qui n'ont pas pu être identifiés, des peinescomprises entre cinq et six ans ont été demandées. Le jugement est attendu ce jeudi 21 octobre