C'est une tradition probablement inédite en France : la vente aux morts, organisée par les habitants du petit village de Nyoiseau, dans le Maine-et-Loire. Cette vente se tient chaque année le 1ᵉʳ novembre. Ce mercredi, cette vente aux enchères pas comme les autres a attiré 200 personnes. 1670 euros ont été récoltés.
Pour les habitants de Nyoiseau (Maine-et-Loire), c’est le rendez-vous incontournable à la Toussaint. La vente aux morts, dont les bénéfices sont reversés à la paroisse locale, a toujours autant de succès.
Une vente aux enchères grâce aux dons des habitants
Le principe de cette vente aux enchères est simple. Chaque année, dans ce petit village de 1200 habitants, chacun est invité à venir déposer gracieusement un objet pour alimenter la vente.
Vin, légumes, fruits, objets en tout genre, tableaux, ou encore pots de confiture : une cinquantaine d’objets ont été collectés cette année. Une fois les lots récupérés, dans une salle comble, les ventes s’enchaînent à prix variables.
L’une des acheteuses repart avec une citrouille sous le bras, adjugée 15 euros.
"La somme de la vente des morts sert à la célébration des messes pendant l’année des morts du village. Et donc participe à une partie de la vie des prêtres", explique le père Vincent Artarit, qui est heureux de voir cette tradition perdurer dans le village.
En 2022, la paroisse avait récolté 1890 euros, notamment grâce à la vente d'un tableau adjugé 1 000 euros. Cette année, le montant des ventes atteint 1670 euros.
L'argent sert à célébrer les messes des défunts
Grâce aux sommes récoltées aux enchères, la paroisse peut financer la célébration des messes pour les défunts du villages. "C’est une bonne chose surtout que je crois qu’on est un des seuls à pratiquer ce genre d’événement", avance un habitant du village, croisé au cimetière avant la vente.
"Malheureusement, les églises se vident de plus en plus donc il n’y a plus de moyens d’offrir aux morts ce qu’on leur doit", ajoute une femme, qui ne rate, elle non plus, jamais une vente aux morts.
La tradition a des origines mystérieuses
Christophe Lebreton, lui aussi, fait partie des donateurs réguliers. "Chaque année, on essaie de fournir un petit peu pour la vente. C’est aussi une occasion de voir des personnes que l’on voit parfois une fois l’année", explique l’habitant de Nyoiseau.
D’ailleurs, pour la plupart des amoureux de cette fête, son origine reste un mystère. "Je ne saurais pas dire, moi je l’ai toujours connu et les plus anciens me disaient qu’il l’avait toujours connu…", reconnaît Pierre Suteau, l’un des doyens du village, qui contribue chaque année à organiser cette fête.
Si personne ne sait quand cette tradition a débuté, tout le monde, à Nyoiseau est d’accord pour dire que la vente aux morts a de belles années devant elle.
Ci-dessous, retrouvez le reportage de Siegrid De Misouard et Laura Striano à la vente aux morts de Nyoiseau (Maine-et-Loire)