Laetitia Saint-Paul, députée Renaissance du Maine-et-Loire, alerte le ministère des Armées. Une militaire originaire d'Angers a subi plusieurs agressions sexuelles, au cours de son contrat dans l'armée.
Les faits sont relatés par nos confrères du Courrier de l'Ouest (article payant). Une militaire d'une vingtaine d'années a subi plusieurs agressions sexuelles, pendant qu'elle exerçait dans l'armée, à bord d'un bateau de la Marine nationale. Le militaire concerné a été condamné à une faible peine et n'a pas été exclu de l'armée, toujours selon le Courrier de l'Ouest.
Ce qui est considéré comme une injustice, notamment pour la députée (Renaissance) de Saumur-Sud, Laetitia Saint-Paul. Elle appelle Sébastien Lecornu, ministre des Armées, à l'ouverture d'une enquête sur de tels comportements dans l'armée.
L'élue à l'Assemblée nationale souhaite, par ce moyen, encourager les victimes de ces agressions présumées au sein des armées, à libérer leur parole.
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Un plan anti-harcèlement déjà existant
Si la députée indique ne pas avoir connu personnellement la plaignante, elle se dit très concernée par la situation évoquée. "Il s'agit d'une fille bien, qui avait réussi brillamment tous ses examens, et qui renonce à sa carrière, à cause de comportements déviants. C'est malheureux. Ayant été sollicitée à différentes reprises à l'échelle nationale et confrontée à une situation analogue, comme cheffe de victime, c'est une même mécanique. Un agresseur qui s'en prend à une jeune recrue, et la chaîne de commandement qui ne met pas en place le mécanisme décidé par le politique", explique Laetitia Saint-Paul.
Un plan anti-harcèlement existe déjà, rappelle l'élue de Saumur-Sud : "La volonté de tolérance zéro existe depuis 2014. Le plan a été mis en œuvre, sous la direction du ministre de la Défense de l'époque, Jean-Yves le Drian. Sans compter la sortie du livre 'La guerre invisible', qui a lancé le #Metoo des armées, il y a 10 ans. Toute une série de mesures existe pour dénoncer ce qui était décrit dans ce livre, dont le fait de ne pas isoler une femme au milieu de nulle part, la laisser seule."
Au sein de l'armée, un dispositif a été mis en place. "Il y a eu la création de la cellule d'aide aux victimes, Themis. Elle est saisie par rapport hiérarchique, mais là, nous sommes dans le cas où cette voie hiérarchique est une partie du problème. On voit que vu le faible niveau de saisie, c'est qu'elle dysfonctionne. La poussière est mise sous le tapis, c'est une mécanique à huis clos, car toutes les parties se connaissent.", déplore la députée Laetitia Saint-Paul.
Une enquête de commandement demandée
Laetitia Saint-Paul se dit "très attachée à l'institution". La députée en appelle à l'actuel ministre des Armées. Elle demande que Sébastien Lecornu mette en œuvre une enquête de commandement. "Il s'agit d'une inspection des armées, des gens dont la mission est d'analyser les défaillances et identifier les dysfonctionnements pour qu'ils ne se reproduisent pas. J'en appelle vraiment aux armées, qui sont une institution fondamentale, à appliquer le plan anti-harcèlement décidé par le politique", ajoute par ailleurs la rapporteure de la loi de programmation militaire pour la Commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale.
"Avec un tel budget, un tel engagement, le militaire est reconnu dans sa mission par le politique. Le politique, avec un tel budget, est en droit de demander des comptes aux Armées, et de leur demander l'exemplarité. Si le plan anti-harcèlement avait été mis en œuvre, jamais cette femme n'aurait été dans cette situation. Le plan existe, il doit être déroulé", termine la députée.
Sur la saisie de la cellule Thémis, le site internet du ministère des Armées évoque dans ses dernières statistiques "67 signalements adressés à Themis en 2021", et "148 signalements" auprès de la hiérarchie.