À Angers, où le parti communiste se donne rendez-vous depuis 3 ans pour son Université d'été, une grande réflexion a été lancée ; celle de la réinvention du parti. Qu'est-ce qu'être communiste aujourd'hui ? Réponse avec son secrétaire général Pierre Laurent et les militants.
Ce dimanche 26 août est le dernier jour de rassemblement à Angers pour l'Université d'été du parti communiste. Le parti, qui connaît actuellement une traversée du désert, est resté inaudible pendant la présidentielle de 2017, en comparaison avec la gauche de la France Insoumise, qui a présenté un candidat.
Un rassemblement qui donne donc inévitablement lieu à la discussion autour de l'avenir du parti, et sur ce qu'il représente aujourd'hui, à travers des débats ou des ateliers sur l'actualité politique et sociale. Un communisme 2.0 ?
"Communisme pour moi c’est le mot "commun", et beaucoup d’évolution de la société actuelle vont dans ce sens là, le mouvement de l’économie sociale et solidaire, les AMAP, les fablabs, toutes ces choses-là..." estime Jean-Claude, encarté depuis 1971.
"La seule solution" dans une société individualisée
Une définition moderne pour cette vieille formation politique qui a perdu sa gloire du passé : "C'est pas le communisme avec 500 000 adhérents du temps de mon grand père, c'est sûr, par contre depuis que j’ai adhéré, on essaye de tenir le terrain", raconte le jeune Amado, présent sur place.
Le terrain des manifestations contre le gouvernement en place est en effet souvent occupé par les communistes, noyés au milieu d'autres formations politiques. Pour Chrystel, il est pourtant "la seule solution" : "Dans une société où on nous individualise, où on nous sépare, où on nous monte les uns contre les autres, la seule réponse c'est le communisme."
"S'y prendre autrement"
Pour Cécile, en revanche, le parti doit s'ouvrir d'avantage aux gens, se refaire une jeunesse. Sinon, c'en est fini. "On est au pied du mur c’est soit on disparaît ou on se réinvente. Moi je suis pour la réinvention, qu’on ait plus de visibilité auprès de la population, peut être s'y prendre différemment..."
Le secrétaire national, Pierre Laurent, compte d'ailleurs bien construire une nouvelle alternative à gauche, malgré les critiques en interne. "Il y a besoin d’un PC actif, offensif, avec sa personnalité, estime-t-il. Il y a la France Insoumise, et d’autres forces qui sont en train de se reconstruire à gauche autour de Benoît Hamon, Emmanuel Maurel, et il faut faire travailler ensemble progressivement ces forces"
L'avenir du parti communiste sera définitivement tranché lors d'un congrès extraordinaire fin novembre.
►Eric Aubron, Gwenaël Rihet et Céline Landreau