Promise par le président Macron, la "prime Covid" sera versée dans les prochaines semaines aux soignants. Mais son montant variable, 1500 ou 500 euros selon les départements français provoque la colère des syndicats. Au CHU d'Angers, Force Ouvrière réclame une prime de 1500 euros pour tous.
Publié au journal officiel vendredi 15 mai, le décret sur la prime exceptionnelle versée aux personnels hospitaliers pour récompenser leur engagement depuis le début de l’épidémie de coronavirus suscite le mécontentement des organisations professionnelles.
Le syndicat Force ouvrière du CHU d’Angers dénonce "une prime qui n'a pour objectif que de diviser le personnel. 500 pour les uns. 1500 pour les autres… Une prime en fonction du nombre de morts : voilà le cynisme de ce gouvernement !".
Le gouvernement a effectivement choisi d’octroyer une prime différente selon les régions : 1500 euros aux personnels des 40 départements français les plus touchés par le Covid-19, soit ceux des régions de l’Est, du Nord et d’Ile-de-France et 500 euros pour les agents hospitaliers des autres départements. Les agents concernés sont ceux ayant exercé leurs fonctions de manière effective, y compris en télétravail, entre le 1er mars et le 30 avril 2020.
Une prime relevée sur décision des chefs d'établissement
En Pays de la Loire, certains personnels des CHU d’Angers et Nantes et des centres hospitaliers de Saint-Nazaire, Saumur, La Roche-sur-Yon, Laval et Le Mans pourraient cependant percevoir une prime de 1500 euros, une décision laissée à l'appréciation des chefs d'établissement.L’article 8 du décret précise en effet que les chefs d'établissement hospitaliers pourront "relever le montant de la prime exceptionnelle à mille cinq cents euros pour les services ou agents impliqués dans la prise en charge de patients contaminés par le virus covid-19 ou mobilisés par les circonstances exceptionnelles d'exercice, induites par la gestion sanitaire de la pandémie".
Incompréhensible pour le syndicat Force Ouvrière du CHU d'Angers. "Nous avons tous dû modifier nos organisations de travail avec le plan Blanc qui lui, est bel et bien déclenché et se poursuit encore. Un effort collectif a été fourni par tous les collègues, alors même que l’Etat a démontré son incapacité à pouvoir faire face à une telle crise sanitaire", argumente-t-il.
Le syndicat demande à la Direction générale de la santé "l'octroi de la prime à hauteur de 1500 € pour tout le personnel du CHU quel que soit le service et quel que soit le grade. Elle peut le faire. Elle doit le faire. Les vidéos pour saluer le personnel "superimpliqué" ne suffiront pas. Aux bonnes intentions doivent suivre les actes !".
Contactée, l'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire nous a confirmé qu'"une rencontre avec les représentants des établissements hospitaliers pour évoquer le décret relatif au versement de la prime exceptionnelle" est prévue dans les prochains jours.