Les ambulanciers auxiliaires de Harmonie Ambulance à Trélazé près d'Angers réclament de meilleurs conditions de salaire, ils sont en grève depuis ce lundi matin. La grève vient d'être reconduite.
"Il y a 240 transports prévus ce lundi, et nous sommes 30 grévistes sur 47 ambulanciers", explique Caroline Rivière. Des grévistes qui réclament en dehors de toute représentation syndicale une amélioration de leurs conditions de rémunération.
Payés au Smic, soit 10,57€ de l'heure, ils demandent "une réelle cause de salaire à 12,50€ de l'heure", mais aussi un 13ème mois, et une prime de participation et intéressement. La discussion avec la direction a commencé à l'automne 2021, sans résultat pour l'instant. La semaine dernière elle leur a proposé une hausse de 24 centimes.
Une situation de précarité grandissante
"Nous travaillons 10 à 12 heures par jour, parfois de nuit, on ne connait nos horaires que la veille pour le lendemain". Une situation de précarité grandissante pour ces personnes qui parfois résident loin de leur lieu d'emploi. "Certains d'entre nous dépensent jusqu'à 400€ par mois en frais d'essence faute de pouvoir se loger à proximité pour un loyer modeste".
Les ADE, Ambulanciers diplômés d'État sont mieux rémunérés, "pour un travail équivalent", insiste Caroline Rivière. Une formation permet d'accéder à cette reconnaissance d'ADE, "mais elle est payante entre 5 500 et 6 000€ sur 6 mois". Difficile donc de franchir le pas quand déjà on ne peut pas boucler ses fins de mois.
Susciter l'envie de se former
Michaël Bouigeon, le directeur général adjoint d'Harmonie Ambulances à Poitiers (département de la Vienne), déplore cette situation. "Nous avons mené des NAO, Négociations annuelles obligatoires avec les deux syndicats représentatifs CFDT et CFTC. Avec des avancées majeures sur nos concurrents. Sur 1200 ambulanciers sur 25 départements nous avons 30 personnes qui n'arrivent pas à s'inscrire dans cette démarche".
La direction souhaite encourager cette montée en compétence, "c'est avec l'accord des syndicats que nous avons volontairement établit cette différence de 1€ entre ambulanciers auxiliaires et ambulanciers diplômés d'État, pour redonner du sens aux ADE. Nous voulons accompagner les salariés, susciter l'envie de se former".
La direction insiste sur le fait que la négociation menée avec les organisations syndicales a abouti aussi à un accord sur la prévoyance, à la mise en place d'une prime d'intéressement versée en juin, à une réduction des heures de nuit, et un versement augmenté à 1% aux œuvres sociales du CSE.
Le mouvement, initié à Trélazé ce lundi matin, est également suivi par cinq personnes à Saint-Benoît près de Poitiers.
La direction devait se déplacer ce mardi dans le Maine-et-Loire pour rencontrer les grévistes. Finalement, elle s'est désistée. " Notre direction refuse le dialogue. Il n'y a pas de négociation possible ", déplore Caroline Rivière. La grève est donc reconduite.