Les conducteurs de tram et de bus n'ont pas pris le volant ce matin, pour dénoncer le "licenciement sec" d'un conducteur, les dépôts sont bloqués et seuls fonctionnent les services scolaires et les lignes sous traitées, l'ouverture de négociations a permis la reprise du service à midi.
Il souffle comme un vent de colère et d'incompréhension dans les dépôts de l'entreprise de transport public Irigo Kéolis. Conducteurs de trams et de bus, tous ont refusé de prendre normalement leur service ce matin. Motif : l'un des leurs à fait l'objet d'un licenciement sec lundi à la suite d'une altercation avec un voyageur indélicat.
L'histoire se passe l'an dernier, un voyageur présente un billet de 50 euro pour régler un ticket à 1,50. Technique bien connue pour voyager gratuitement, puisque les conducteurs n'ont en principe pas le fond de caisse nécessaire pour rendre la monnaie. Mais ce jour là le conducteur dispose de la somme et commence à la rendre en menue monnaie. Ce qui irrite le voyageur, qui reprend son billet. S'en suivent alors des propos un peu vifs et des échanges de coups ! Le conducteur porte plainte contre le voyageur indélicat. La police mène son enquête, visionne la vidéo, la plainte est classée sans suite. Mais la direction s'appuie sur ce document pour mettre fin au contrat qui la lie avec son conducteur.
Une utilisation de la vidéosurveillance contraire aux accords d'entreprise
Les salariés ont du mal à comprendre, Didier Lardeux, élu CFDT au CE regrette que : "la direction de Keolis Irigo remet en cause un accord signé par l'ensemble des parties, elle ne soutient pas ses salariés confrontés aux difficultés du quotidien". Estimant que, là où dans d'autres entreprises cette situation se serait soldée, au pire par un rappel à l'ordre, au mieux par une prise en compte adaptée des difficultés du salarié, à Angers la direction choisit le licenciement sec !Les syndicats de l'entreprise reprochent donc à la direction une décision hâtive, basée sur le visionnage d'une vidéo surveillance, alors que, organisations syndicales et direction ont signé un accord établissant que ce type de visionnage ne pouvait pas faire l'objet de ce type de traitement.